La part du budget de la coopération internationale dédiée à l'Ukraine inquiète les ONG
L'enveloppe de 11,4 milliards de francs doit financer des projet dans plus d'une quarantaine pays, mais 13% de cette somme ira désormais à l'Ukraine pour la reconstruction, ainsi que pour l'aide humanitaire et la coopération sur place.
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Alliance Sud, qui regroupe six grandes ONG suisses actives dans la coopération internationale et la politique de développement, redoute que ce changement ne se fasse au détriment des pays du Sud.
"L'aide à l'Ukraine, pour toute nécessaire qu'elle soit, va grignoter l'aide à l'Afrique subsaharienne, l'Afrique du Nord, le Moyen-Orient et l'Asie", estime Isolda Agazzi responsable de la politique de développement chez Alliance Sud, dans La Matinale de la RTS.
Enveloppe séparée
Pour contrer ce problème, les ONG demandent de sortir l'Ukraine du budget de la coopération internationale pour en faire un volet séparé, comme cela a été fait par le passé avec les pays de l'Est.
L'entier du budget resterait ainsi dédié aux pays du Sud. "Au Parlement, il y a une marge de manoeuvre à ce niveau-là. Nous sommes en train d'y travailler", affirme Isolda Agazzi.
Cette solution ne fait toutefois pas l'unanimité. "Je crois que c'est important d'inclure ces 1,5 milliard pour l'Ukraine, car c'est un conflit qui existe dans le monde, comme il en existe dans d'autres pays", affirme Pierre-André Page, membre de la Commission de politique extérieure.
Selon le conseiller national (UDC/FR), la Direction du développement et de la coopération (DDC), "a le staff pour gérer ces crises" et doit "gérer ces montants et diminuer les aides où on n'en a pas besoin".
Le Fribourgeois estime en effet que le soutien de la DDC dans certains pays s'est enlisé et qu'il faut désormais "avoir le courage" de "supprimer ces aides".
La version finale de la stratégie pour la coopération internationale sera soumise au Parlement l'an prochain. Pour l'heure, les ONG, les cantons, les partis et les milieux économiques ont jusqu'au 20 septembre pour faire part de leurs critiques au Conseil fédéral.
Céline Fontannaz/edel