Le Centre lance sa campagne électorale à Berne en misant sur les femmes et la jeunesse
Deux mois jour pour jour avant le dimanche électoral du 22 octobre, l'actuelle quatrième force politique du pays lance sa campagne et compte sur son changement de nom pour séduire un nouvel électorat, plus urbain, moins conservateur, qui a pu être refroidi dans le passé par la référence à la démocratie chrétienne.
Ses cadors l'ont toutefois rappelé mardi à Berne: le changement de nom est avant tout une question d'image, les valeurs, elles, n'ont pas changé.
Un tiers de jeunes, 40% de femmes
Dans l'optique de présenter un visage plus moderne, le parti se présentait mardi face à la presse avec, aux côtés du président Gerhard Pfister et du vice-président Charles Juillard, quatre nouveaux visages féminins, qui se présentent cet automne. Le Centre a d’ailleurs beaucoup insisté sur le nombre croissant de candidates dans ses rangs, soit près de 40%, souvent en bonnes positions sur les listes.
Il a aussi souligné la présence de jeunes sur ses listes: un tiers de ses candidats ou candidates ont moins de 35 ans. "Pour gagner, il nous faut maintenant le soutien de nouvelles électrices et électeurs qui nous choisissent pour la première fois", estime ainsi Gerhard Pfister dans le 19h30 mardi.
Le changement de nom doit aussi servir à se démarquer des partis de gauche et de droite car, pour ses dirigeants, la polarisation de ces deux blocs est une menace qui plane sur la Suisse. Selon eux, une telle polarisation bloquerait les orientations importantes pour l'avenir du pays.
"On restera un parti bourgeois, mais nous sommes toujours un parti du centre, avec une aile gauche et une aile droite", souligne Charles Juillard. "Nous sommes prêts à discuter, à travailler avec n’importe quel autre parti qui partagera nos solutions."
Des alliances... principalement à droite
En misant sur ce thème mais aussi en préservant une certaine forme d'ambiguïté, Le Centre veut renforcer son image de "bâtisseur de pont", de pivot de la politique fédérale et de faiseur de majorités. Pour preuve, son slogan de campagne: "Ensemble pour une Suisse unie".
Reste que, dans les faits, le parti vote beaucoup plus souvent avec le camp bourgeois au Parlement. Dans les différents cantons, leurs succès électoraux ont été obtenus en nouant des alliances avec la droite et, pour ces prochaines élections, aucune alliance électorale ne semble devoir se conclure avec la gauche.
Mais si l'ex-PDC reste un parti bourgeois, il faut noter que les lignes bougent en son sein. Et s'il arrive à attirer de nouvelles voix à gauche, un virage plus social pourrait s'opérer. Au risque, par contre, de voir s'éroder encore plus son électorat conservateur.
Sujet radio et TV: Valentin Emery et Jean-Marc Heuberger
Texte web: Pierrik Jordan