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Les "crimes de haine" touchent un peu plus de 3% des Suisses

Les "crimes de haine" touchent un peu plus de 3% des Suisses. [Keystone - Denis Balibouse]
Les "crimes de haine" touchent un peu plus de 3% des Suisses / Le Journal horaire / 34 sec. / le 24 août 2023
Plus de 3% des Suissesses et des Suisses disent avoir été victime de "crimes de haine" en 2021, principalement sous la forme d'insultes, révèle pour la première fois l'enquête "Crime Survey 2022". De plus, s'il y a moins de vols et de brigandages en Suisse, la cybercriminalité est en hausse.

Cette étude fournit pour la première fois des données représentatives pour la Suisse sur "les crimes de haine", estime la Conférence des commandantes et commandants des polices cantonales (CCPCS) qui a mandaté l'enquête.

Le terme "crime de haine" (Hate Crime en anglais) est une forme de criminalité basée sur les préjugés, selon les auteurs de l'étude dans le cadre de laquelle plus de 15'500 personnes ont été interrogées. Ces préjugés peuvent être notamment la couleur de peau, l'orientation sexuelle, la religion ou la nationalité.

Ce type de crime touche entre 3,4 et 14,3% de la population suivant la méthode utilisée, indiquent les chercheurs. Ils estiment qu'il est suffisamment répandu en Suisse pour qu'il ne puisse pas être ignoré.

Les collaborateurs de la police sont sensibilisés à la thématique du crime de haine durant leur formation et leur perfectionnement, explique Mark Burkhard, président de la CCPCS.

L'escroquerie, délit le plus répandu

Les résultats sur le crime de haine font partie de la dernière enquête sur la sécurité qui a été réalisée par l’Université de Saint-Gall et la Haute école zurichoise pour les sciences appliquées (ZHAW), sur mandat de la CCPCS. La dernière étude date de 2015.

Selon les résultats du sondage, les délits contre la propriété tels que le vol et le brigandage sont en baisse par rapport à 2015, tandis que davantage de personnes ont été touchées par la cybercriminalité.

Au total, 6,2 % des sondés se sont dit victimes de délits en lignes tels que le piratage ou la perte de données, l'utilisation abusive des informations de carte de crédit ou le rançonnage. Toutefois, 90% des infractions en ligne restent dans l'ombre, car elles ne sont pas signalées à la police.

Les délits de cybercriminalité arrivent en deuxième position dans le classement des délits identifiés comme étant les plus fréquents dans le cadre de l'enquête, derrière l'escroquerie (8,4 %).

Grande confiance des sondés pour la police

L'étude indique également que 92,4 % des personnes interrogées font confiance à la police, ce qui signifie que "la confiance de la population suisse envers la police reste stable à un très haut niveau", précise le communiqué.

Plus de huit Suisses sur dix ont en outre indiqué qu'ils se sentaient en sécurité en Suisse, une valeur qui a augmenté de manière notable par rapport à 2015, écrit la CCPCS.

Les délits dans l'ombre

Selon la CCPCS, le but de l'étude est d'appréhender le sentiment subjectif de sécurité de la population suisse, son attitude envers la police ainsi que l'expérience des victimes d'infractions.

Une partie des délits évalués dans l'étude n'étant pas dénoncés à la police, ils ne sont pas recensés dans les statistiques officielles. Seules des "enquêtes sur les zones d'ombre" comme le "Crime Survey 2022" permettent de mettre ces infractions de l'ombre en évidence, indique la CCPCS.

ats/ther

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