Selon l'étude publiée jeudi sur le site de l'Office fédéral de la santé publique, la situation est différente entre les centres fédéraux et les hébergements cantonaux. Les conditions sont plus hétérogènes dans ces derniers.
Les centres fédéraux offrent les premières informations médicales dès leur arrivée. Un service de conseil et du personnel soignant les accueillent. Dans les centres cantonaux, le manque de personnel soignant qualifié se fait ressentir. Certains postes ne sont pas pourvus. Dans certains cas, le personnel perd beaucoup de temps avec des tâches administratives.
Le rapport recommande que des services externes engagent le personnel soignant, et non les hébergements. Ce personnel doit également obligatoirement suivre une formation sur les questions de santé.
Difficulté de traduction
Le personnel rencontre également des problèmes avec la langue des requérants. Il doit parfois travailler sans interprète en raison du manque de moyens financiers. Pour certaines langues, aucun traducteur n'est disponible.
Pour l'organisation suisse pour l'aide aux réfugiés (OSAR), cela peut entraîner un traitement inadéquat. Selon le rapport, un outil informatique pourrait être étudié.
Le document souligne encore une transmission insuffisante des informations médicales lorsqu'un requérant quitte un centre pour un autre hébergement, national ou cantonal. Le dossier est incomplet ou arrive en retard au centre suivant. La continuité des soins est entravée, regrette l'OSAR.
Accès au médecin nécessaire
Les auteurs du rapport soulignent également un traitement inégal lors de maladies transmissibles comme la diphtérie. Les responsabilités ne sont pas claires. En août 2022, des cas de diphtérie ont été signalés au centre fédéral d'asile de Zurich.
Dans son communiqué, l'OSAR rappelle jeudi que l'accès aux soins est essentiel. Les requérants qui en font la demande doivent pouvoir consulter un médecin. Leur état de santé peut constituer un obstacle au renvoi, précise l'organisation.
ats/lan
Vers une planification globale des capacités d'accueil
Les capacités d'accueil des requérants d'asile doivent être planifiées de manière globale. Dans une réponse publiée jeudi, le Conseil fédéral soutient, sans commentaire, une motion de la commission des finances du Conseil des Etats.
Tous les niveaux de l'Etat doivent faire des efforts pour éviter de créer des villages de conteneurs. La commission critique l'armée qui, après avoir mis à disposition environ 4000 places d'accueil pour les requérants d'asile en 2023, veut les récupérer pour son usage personnel.
Aucune planification des capacités coordonnée au niveau national n'a été établie à ce jour. La commission demande donc au gouvernement d'établir une planification stratégique des capacités pour le premier hébergement des requérants d'asile.