Des clarifications sont en cours pour les 1200 autres places. L'armée examine pour sa part dans quelle mesure elle peut continuer à soutenir le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM). La Confédération a besoin de 3000 places supplémentaires pour répondre à l'arrivée des requérants d'asile.
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"Je suis confiante que nous serons en mesure de répondre aux pics qui arrivent ces prochains mois et que nous pourrons accueillir tous les requérants", a annoncé vendredi la ministre de Justice et Police Elisabeth Baume-Schneider après une discussion avec les représentants des cantons, des villes et des communes.
La situation est complexe à gérer en raison de l'arrivée des réfugiés depuis l'Ukraine, explique la Jurassienne. "Une marge de manoeuvre est essentielle. Nous devons anticiper les pics d'arrivée des prochains mois."
28'000 demandes
Le SEM s'attend à quelque 28'000 demandes d'asile cette année. Selon l'évolution de la situation géopolitique, ce chiffre pourrait même atteindre 35'000. Entre 20'000 et 25'000 personnes fuyant l'Ukraine s'ajoutent à ce chiffre.
Face à cet afflux, l'Etat-major spécial asile (SONAS) veut à tout prix éviter de devoir attribuer des requérants aux cantons de manière anticipée. Cela mène à une surcharge du système pour ces derniers, a souligné Elisabeth Baume-Schneider.
"Il y a effectivement une forte pression sur les flux migratoires", confirme Florence Nater. Dans l'émission Forum, la conseillère d'Etat neuchâteloise appelle à une répartition "équilibrée et solidaire".
"On est très attentif à ce que tous les cantons fassent leur part dans ce dispositif et que la Confédération soit aussi au rendez-vous", affirme-t-elle.
"Après cette séance, le dialogue et la confiance sont restaurés avec la Confédération mais aussi entre cantons", estime de son côté Isabelle Moret, conseillère d'Etat vaudoise, dans le 19h30 de la RTS.
Les 1800 places trouvées par les cantons sont suffisantes pour faire face au scénario moyen prévu par le SEM, a expliqué Christoph Amstad, vice-président de la Conférence des directeurs cantonaux des affaires sociales. Les places mises à disposition sont en grande partie des abris civils.
Les cantons attendent également du SEM que ces abris ne soient pas ouverts avec légèreté. Certaines régions accueillent déjà un centre fédéral; ouvrir un abri PC serait incompréhensible pour la population, a expliqué Christoph Amstad.
"Pour notre part, nous avions déjà quatre sites fédéraux, dont le dernier avait été ouvert à Moudon au printemps", explique Isabelle Moret. "Maintenant on voit qu'il y a une répartition régionale qui est plus solidaire".
Actuellement, 6400 places sont disponibles dans les centres fédéraux. L'armée met à disposition environ 3700 places supplémentaires.
Pas de village conteneurs
En juin, la ministre de Justice et Police a subi une cuisante défaite au Parlement. Le Conseil fédéral voulait à l'origine acheter des conteneurs pour abriter temporairement les demandeurs d'asile sur des terrains de l'armée, mais le Parlement lui a refusé le crédit.
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La droite estimait que les capacités de protection civile pouvaient parfaitement faire l'affaire. Les cantons ont pourtant rappelé à maintes reprises qu'ils avaient besoin de ces abris PC comme réserve pour héberger les requérants d'asile à leur charge, une fois répartis par la Confédération.
Pour Florence Nater, les abris PC ne sont "vraiment pas adéquats pour accueillir des personnes dans de bonnes conditions".
"Evidemment, s'il le faut, on le fera, mais je crois que si on peut trouver une stratégie qui évite le plus possible ça, tout le monde sera gagnant", estime-t-elle.
Les cantons continueront à chercher des places, a assuré Christoph Amstad. Leur exploitation sera à charge de la Confédération, a précisé Elisabeth Baume-Schneider.
"Nous continuons à chercher soit des hôtels qu'on pourrait réaffecter, soit des bâtiments administratifs ou industriels qu'on pourrait transformer en logements", explique Isabelle Moret.
"Et nous cherchons vraiment activement parce que dans quelques semaines, si nous ne trouvons pas un hébergement collectif supplémentaire, nous aussi nous commencerons à remplir nos abris PC", poursuit-elle.
Les places trouvées par les cantons seront probablement moins chères à exploiter. Mais il sera plus complexe de gérer plusieurs petits centres qu'un grand, a encore dit Elisabeth Baume-Schneider.
edel avec ats