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La FRC dénonce la surveillance de masse de multiples applications mobiles

Une enquête de la FRC dénonce une surveillance de masse via les applications mobiles
Une enquête de la FRC dénonce une surveillance de masse via les applications mobiles / 19h30 / 2 min. / le 30 août 2023
Des applications mobiles partagent nos données personnelles avec une multitude d'entreprises spécialisées dans le ciblage publicitaire, démontre une enquête réalisée par la Fédération romande des consommateurs (FRC). Celles de la plupart des acteurs de la presse sont concernées, tout comme celles des CFF ou de la plateforme immobilier.ch.

Après plusieurs mois d'enquête, le constat de la FRC est sans appel: ces applications partagent certaines de nos données avec des entreprises tierces.

"On se rend compte qu'elles transmettent des informations à des entreprises qu'on ne connaît pas et elles participent ainsi à la surveillance du consommateur suisse", explique Sandra Imsand, responsable des enquêtes pour la FRC.

Âge, sexe, mais aussi habitudes de consommation, ces informations sont transmises à des entreprises spécialisées dans les données qui les revendent à leur tour pour proposer du ciblage publicitaire.

"Ce n'est que le premier échelon", souligne Sandra Imsand. "Si l'on va plus loin, le partage des données explose vraiment."

Vingt minutes d'utilisation, un millier de données privées envoyées

Tout commence en mai dernier. La FRC décide de regrouper une vingtaine de cobayes qui ont équipé leur téléphone d'un mouchard.

Résultat: après 20 minutes d'utilisation standard de leur smartphone, sans même que les utilisateurs ne s'en rendent compte, un millier de données personnelles ont été envoyées à des entreprises tierces.

"Notre idée était de montrer que même si on ne va pas très souvent sur son téléphone, ou sur un ordinateur, en fait, Google et Meta ont des données sur nous", renchérit Sandra Imsand.

>> Retrouvez l'enquête intégrale de la FRC ici

Mais à qui et à quoi servent ces données?

Quelles traces numériques le consommateur laisse-t-il derrière lui? Qui détient nos données et à quelles fins? Pour le consommateur, impossible de s'y retrouver.

"Le consommateur ne connaît pas les données qui sont collectées et détenues sur lui", détaille Jean Busché, responsable économie et nouvelles technologies auprès de la FRC. "En terme de pouvoir, c'est extrêmement problématique. Si je ne sais pas ce que vous avez sur moi, vous pouvez plus facilement m'influencer."

Et il s'agit en particulier d'influencer les comportements d'achat, notamment en proposant des publicités ciblées. Mais le mécanisme reste opaque.

"Les entreprises ne doivent pas se cacher derrière des conditions générales d'utilisation illisibles", insiste Jean Busché. "Elles doivent être claires sur les données collectées ou envoyées."

La nouvelle loi sur la protection des données entre en vigueur le 1er septembre en Suisse. Elle impose notamment la confidentialité des données par défaut pour toutes les applications. Un pas de plus vers la protection du consommateur.

Théo Jeannet

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Une nouvelle loi sur la protection des données en Suisse

La Suisse se dote d’une nouvelle loi sur la protection des données. A partir du 1er septembre, les entreprises qui ne se conforment pas aux nouvelles exigences risquent une plainte pénale et une amende pouvant aller jusqu'à 250'000 francs.

Dès l'entrée en vigueur de la nouvelle législation, toutes les entreprises devront assurer la confidentialité de leurs clients ou de leurs fournisseurs et protéger l'intégrité et l'accès aux données.

"Le souhait, c'est de garantir la protection des données personnelles et sensibles de l'ensemble de la société, que ce soit les collaborateurs, les clients, les partenaires, etc.", explique Sylvain Pasini, professeur à la HEIG-VD et responsable du pôle de sécurité informatique, dans La Matinale de la RTS. "Donc ça comprend évidemment la sécurité des données, mais aussi la traçabilité des traitements", précise-t-il.

>> En lire plus : Les PME se préparent aux exigences de la nouvelle loi sur la protection des données