L'armée remettra ces 25 chars à leur fabricant allemand Rheinmetall pour les mettre hors-service. Pour la majorité de la commission, cela n’entravera pas la couverture des besoins de l’armée. La revente de ces chars au constructeur lui semble aussi opportune d’un point de vue de la politique étrangère et de sécurité. Cela donne un signe positif aux partenaires européens de la Suisse.
Une minorité a estimé que la guerre en Ukraine montre la nécessité de conserver des capacités de défense robustes. Elle a souligné également que le marché international ne permettait pas de se procurer rapidement de nouveaux systèmes en cas de besoin.
Le National a déjà donné son feu vert en juin. Ces chars n'iront pas en Ukraine, avait assuré Viola Amherd, la conseillère fédérale en charge de la Défense. Ils pourront être revendus à d'autres pays européens.
Actuellement, la Suisse dispose de 134 chars en service et 96 en dépôt. Les 25 chars concernés sont prélevés sur ces derniers. Une minorité UDC s'était opposée à cette opération.
Pas de remplacement
La commission a en revanche rejeté, par 6 voix contre 5, une autre proposition concernant les 71 autres Leopard 2 en dépôt. Ceux-ci ne devraient pas être réactivés ou remplacés par un système plus moderne d'ici 2035.
La majorité ne veut pas limiter la marge de manœuvre de l’armée dans sa planification. Tout en ménageant à l’armée une marge de manœuvre dans ce domaine, la minorité souhaitait elle obtenir l’assurance que l’armée disposerait de systèmes blindés modernes à moyen terme.
Les budgets de l'armée acceptés
Par ailleurs, la commission a largement accepté les crédits pour l'armée. Environ 1,9 milliard est prévu pour le programme d’armement, le programme immobilier ainsi que l’acquisition de matériel de l’armée.
Dans le détail, le programme d’armement 2023 (725 millions de francs) permettra notamment d'acheter 24 chars de grenadiers à roues pour accroître la mobilité des forces terrestres, à hauteur de 217 millions de francs.
Les capacités de la défense sol-air de longue portée seront augmentées. Le nouveau système Patriot sera équipé d'engins guidés pour lutter contre les missiles balistiques à courte portée, pour 300 millions de francs.
Une enveloppe de 615 millions est prévue pour l'acquisition de matériel pour 2023 et de 555 millions pour le programme immobilier du DDPS. La commission soutient également l'augmentation du plafond des dépenses pour les années 2021 à 2024. L'enveloppe devrait passer de 21,1 à 21,7 milliards de francs.
ats/cab