La situation varie selon les cultures ou les régions. Comme l'an dernier, l'ouest du pays semble avoir été davantage concerné, selon Loïc Bardet, directeur d'Agora, l'organisation faîtière de l'agriculture romande. "Les conséquences du dôme de chaleur et du manque de précipitations étaient plus importantes à mesure qu'on s'approchait du Jura et de la région genevoise", précise le responsable.
A Genève par exemple, certaines récoltes comme le soja ont dû être avancées. Mais beaucoup sont arrivées sèches, sans vraiment être mûres.
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"Les rendements ont été moindres sur certaines cultures, à l'exception de celles qui ont bénéficié de la pluie lors de la pousse du printemps et qui ont eu une récolte précoce, comme le colza", précise Patricia Bidaux, présidente d'AgriGenève, l'association faîtière de l'agriculture genevoise. "Les récoltes qui ont lieu à la mi-juillet ont connu des déficits, et je ne parle même pas des récoltes qui devraient avoir lieu à la mi-septembre et qui pour certaines ont déjà eu lieu, comme le soja et le tournesol, et encore moins de la betterave sucrière."
Dans le domaine de la production laitière également, une perte de production liée à la chaleur est constatée. "Les vaches sont beaucoup plus passives, mangent moins et boivent davantage, se stationnent à l'ombre, travaillent moins, comme nous. Cela provoque une chute de production: sur une bonne vache, qui produisait 27 ou 30 litres, on peut perdre 2 à 3 litres par jour", explique Marc Zeller, président des Laiteries réunies de Genève. S'il est encore un peu tôt pour le chiffrer, le différentiel est d'ores et déjà estimé entre 2 et 3% de production en moins durant cette période par rapport à une saison normale.
Mais globalement, en Suisse romande, les conséquences de la sécheresse semblent avoir été moins négatives que l'an dernier, à en croire Loïc Bardet, même si le récent dôme de chaleur a fait souffrir par endroits.
"Il a eu un impact sur le rendement des cultures qui normalement finissent leur croissance à cette période de l'année. On a vu un certain nombre d'arbres fruitiers, de vignes, qui commençaient à flétrir, et des cultures presque brûlées. Mais les conséquences étaient malgré tout moins importantes qu'en 2022", note-t-il.
Recherche agronomique
Les étés secs et chauds sont bien sûr une préoccupation pour la branche, avec des situations variant aussi avec le type de culture. "Si on continue selon la tendance actuelle, la pomme de terre ou la betterave sucrière devraient plus souffrir que d'autres cultures", indique Loïc Bardet.
Pour s'adapter, au-delà d'une meilleure irrigation, le directeur d'Agora évoque notamment la recherche agronomique avec le développement de variétés plus résistantes à la sécheresse.
"Moi-même, je serais inquiète si l'on avait un statu quo. Mais aujourd'hui, je crois fondamentalement en les capacités de créativité et en la résilience du monde agricole", affirme Patricia Bidaux.
Guillaume Rey/kkub