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Balthasar Glättli: "La configuration n'est pas vraiment différente d'il y a quatre ans"

L'invité de La Matinale (vidéo) - Balthasar Glättli, président des Vert-e-s suisses
L'invité de La Matinale (vidéo) - Balthasar Glättli, président des Vert-e-s suisses / L'invité-e de La Matinale (en vidéo) / 12 min. / le 5 septembre 2023
Après la vague verte de 2019, les Verts espèrent pérenniser leur succès en octobre prochain, malgré des signaux plutôt défavorables. Pas de quoi décourager le président du parti Balthasar Glättli, qui rappelle dans La Matinale qu'il y a quatre ans les écologistes avaient fait la différence dans les jours précédant les dernières élections fédérales.

Octobre 2019, les Vert-e-s "cassent la baraque" en obtenant 13,2% de suffrages, en progression de 6,4% par rapport à 2015. Rarement dans son histoire, le Parlement fédéral a vécu un tel bond en avant. Co-chef de campagne à l'époque, mais pas encore président du parti écologiste, Balthasar Glättli rappelle mardi dans La Matinale que ce résultat n'est pas tombé de nulle part.

A six semaines du 22 octobre, les voyants sont plutôt au rouge pour la cause écologiste. Selon le dernier baromètre électoral de la SSR, les Vert-e-s perdraient presque 3%, alors que le parti Vert'libéral gagnerait 0,5%.

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"La configuration n'est pas vraiment différente d'il y a quatre ans. Ce qui a changé, c'est que l'on est passé de 10'000 à 14'000 membres. On a des moyens qu'on n'avait pas il y a quatre ans pour se mobiliser", estime-t-il.

Pour rebondir avant les fédérales, le dirigeant des Vert-e-s devra justement compter sur cette mobilisation et disposera d'un budget de campagne de 1,5 million de francs. "Le travail le plus difficile est de convaincre les gens concernés par le climat que c'est le bon moment d'aller aux urnes, ce qu'on a réussi à faire il y a quatre ans dans les semaines qui ont précédé l'élection. En 2019, à onze jours des élections, nous étions encore 2,5 points en dessous de ce qu'on a obtenu", se remémore-t-il.

La crainte d'un virage à droite

Ces derniers mois, les Vert-e-s ont aussi perdu des plumes au niveau cantonal à Zurich, Genève et Lucerne. Mais Balthasar Glättli de tempérer: "Parfois, on a cartonné, comme deuxième ou troisième force politique dans des cantons. Nous sommes même la première force à Neuchâtel."

"Ce qui est inquiétant, c'est la dynamique. C'est là que l'on va voir si la remontée peut se faire ou non. On regarde avec intérêt les prochains baromètres à venir (...) On est motivés, mais on est inquiets aussi. Si ces sondages se réalisent, ça serait un tournant à droite, un pas en arrière pour la politique climatique et sociétale du pays. Il faut de toute façon éviter ça", réagit le conseiller national zurichois au micro de la RTS.

L'objectif pour les Vert-e-s sera pourtant d'essayer de perpétuer le succès d'il y a quatre ans. Pour séduire, le parti écologiste entend encore incarner le tournant climatique, qu'il soit financier, énergétique ou agricole.

"Un de nos plus grands succès, c'est d'avoir abouti à la continuation d'un cadre soutenant et garantissant la création du photovoltaïque et des énergies renouvelables. On cherche aussi à créer un équilibre entre la construction de ces énergies et la protection de la nature. Pour nous, l'efficience, ou la sobriété énergétique, est un pilier important", rappelle l'élu vert en évoquant le bilan de la législature de son parti.

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Objectif Conseil fédéral

Après les élections d'octobre 2019, les Vert-e-s avaient revendiqué un siège au Conseil fédéral. Lors de la réélection des conseillers fédéraux en décembre 2019, ils avaient lancé la conseillère nationale bernoise Regula Rytz dans la course pour un des deux sièges du PLR. En vain.

Pour le président de Vert-e-s, il n'est pas question de renoncer à cette idée. "Je suis clair, je veux être le premier président qui célèbre le premier conseiller fédéral vert, parce que je crois que le climat a droit à un siège au gouvernement  (...) Le 12 décembre, il ne s'agira pas d'une élection de remplacement, mais du renouvellement intégral du Conseil fédéral. Lorsque des élections débouchent sur des changements importants au Parlement, comme il y a quatre ans, elles doivent aussi avoir comme conséquences un renouvellement intégral du Conseil fédéral."

Le siège socialiste bientôt vacant après le départ d'Alain Berset ne sera, a priori, pas attaqué par les écologistes. "Idéalement, on aimerait briser cette majorité absolue UDC-PLR, qui n'est pas du tout justifiée", déclare Balthasar Glättli, indiquant aussi que le processus de recrutement des candidats a déjà été lancé.

"Créer des majorités"

Interrogé sur les récentes actions des activistes du climat, l'élu fédéral tient à différencier les rôles. "On agit dans les parlements pour gagner des majorités et pour améliorer notre législation", explique-t-il.

Et de poursuivre: "Ce que je peux comprendre, c'est la peur et aussi la colère envers la majorité politique qui n'a pas la volonté de réagir de manière appropriée à une situation fondamentale. Il ne s'agit pas d'une question esthétique, mais de survie. Je ne crois pas que ces activistes nuisent aux Vert-e-s, mais le seul danger pourrait être une mobilisation de la droite. Là, il faut contrer et dire que ceux qui n'ont pas de solutions à proposer, notamment l'UDC qui est contre tout ce qui est solution dans le domaine climatique et de la protection de la nature, ça serait vraiment un pas en arrière grave."

Pour Balthasar Glättli, la désobéissance civile a sa place dans une démocratie. "Sans cela, nous aurions un canton de moins et une centrale nucléaire de plus. Notre rôle, en tant que parlementaires, est la création d'un cadre légal pour faire en sorte que cette transition vers une société plus équitable et climatiquement neutre puisse être aidée par la main publique."

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Propos recueillis par Delphine Gendre

Adaptation web: Jérémie Favre

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