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La demande de conseils au 147 de Pro Juventute atteint un niveau record

La fondation Pro Juventute constate une hausse significative de la demande de conseils de jeunes de Suisse auprès du 147. [Depositphotos - ©Spukkato]
La demande de conseils au 147 de Pro Juventute atteint un niveau record / On en parle / 9 min. / le 6 septembre 2023
La fondation Pro Juventute constate une hausse significative de la demande de conseils de jeunes de Suisse auprès du 147. La durée moyenne des appels a doublé tandis que les consultations concernant les comportements d'automutilation sont en hausse.

Le 147 est un service professionnel de Pro Juventute qui répond aux jeunes lorsqu'ils ont des questions, des problèmes ou des soucis. En appelant ce numéro, une écoute gratuite et confidentielle est à leur disposition. Un service qui a beaucoup été sollicité durant le premier semestre 2023 par les enfants et les jeunes de Suisse.

Durée des appels et cas d'automutilation en hausse

Pro Juventute le constate notamment par un allongement important des temps de consultation au 147. En 2019, soit avant la pandémie de coronavirus, un appel durait environ 5 minutes en moyenne, contre près de 10 minutes au premier semestre en 2023.

Presque la moitié de ces prises de contact concernent des problèmes personnels comme les dépressions et les angoisses. Parmi les cas graves, 7 à 8 jeunes par jour s'annoncent au 147 pour des pensées suicidaires. Pro Juventute signale aussi que les cas d'automutilation ont particulièrement augmenté au début 2023.

Des situations qui se complexifient

Pour Anne-Florence Débois, responsable politiques et médias pour Pro Juventute, l'allongement de la durée des appels est dû aux situations qui se complexifient. "Lorsqu'un ou une jeune nous appelle, il ou elle vit des problèmes multiples. Il faut du temps à la personne qui le conseille pour les hiérarchiser et l'aider à trouver des pistes de solutions", explique-t-elle dans l'émission On en parle.

Parmi les maux les plus répandus, les jeunes citent "des angoisses, des craintes, des peurs et une grande appréhension d'être en lien avec les autres après le Covid. Ils se posent beaucoup de questions sur leur avenir. Le sujet de la crise climatique est aussi arrivé dernièrement", précise Anne-Florence Débois. "Des jeunes filles de 15 ans appellent en disant qu'elles savent qu'elles ne veulent pas d'enfants."

La moitié des interventions en Suisse romande

Parfois, la gravité de la situation des jeunes appelant le 147 nécessite une action immédiate. Au premier semestre 2023, 74 interventions ont été enregistrées, dont 35 en Suisse romande. "Il s'agit de moments où le ou la jeune est en crise ou qu'il y a un risque de mise en danger." Face à ces situations délicates, la personne au 147 appelle directement la police ou l'ambulance pour intervenir à domicile.

Sujet radio et propos recueillis par Théo Chavaillaz

Adaptation web: Myriam Semaani

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La Main Tendue également très sollicitée

La Main Tendue observe une tendance similaire. Durant les sept premiers mois de l'année, l'organisation de prévention du suicide a reçu plus d'appels en lien avec le suicide que lors des années précédentes. Le nombre de mentions a augmenté de 11% par rapport à l'année passée et de 34% par rapport à 2019.

Alors que de nombreux thèmes sont retombés à des niveaux prépandémiques, les pensées suicidaires ont continué à augmenter, relève mercredi La Main Tendue dans un communiqué. Lors des appels à son numéro 143, ce thème a été abordé plus de 19 fois par jour au cours des sept premiers mois de l'année, contre 13 fois par jour en 2019.

Bien que les entretiens avec les mineurs ne représentent qu'environ 1% de tous les appels, leur nombre a augmenté de 8% entre janvier et juillet.

ats/ami