Sur la forme, premièrement, l'incompréhension règne. La nouvelle ordonnance a été lancée en urgence il y a dix jours, sans consultation préalable. Les associations avaient jusqu'à mercredi pour se prononcer.
Pourtant, associations pro-loup et gouvernement étaient précédemment arrivés à un consensus. Au début de l'été, le Conseil fédéral avait déjà facilité le tir des loups à travers une autre ordonnance, approuvée par les milieux de défense de la nature.
Sur le fond, le projet est vivement critiqué par ces associations. Il va trop loin, selon Isabelle Germanier du Groupe Loup Suisse. "On est conscient que le tir est malheureusement nécessaire", affirme-t-elle dans le 12h30 de la RTS. "Mais là, on passe de tirs justifiés, lorsqu'un loup attaque un troupeau, à des abattages de meutes entières et de régulation proactive sur des loups qui n'ont encore rien fait".
Le Groupe Loup Suisse, aux côtés d'autres organisations, parle même d'un possible massacre du grand prédateur. Selon ses calculs, les effectifs des loups passeraient de 31 à 12 meutes. Elles appellent au rejet catégorique de ce projet d'ordonnance.
"Situation urgente"
Les éleveurs, eux, se disent plutôt satisfaits, même si cette ordonnance intervient un peu tard. "C'est bientôt le moment qu'on bouge et qu'on se rende compte que ces animaux se sont développés à vitesse grand V et qu'ils se sentent super protégés", affirme Olivier Sarrasin, éleveur de moutons dans le Val Ferret, en Valais.
L'éleveur est souvent confronté au loup. La dernière attaque sur ses bêtes datant d'il y a deux semaines. "Pour nous, le monde de l'élevage, la situation est vraiment urgente", estime-t-il.
Le projet de la Confédération devrait entrer en vigueur au 1er décembre. Une pétition contre l'ordonnance a déjà été lancée. Nul doute que les fronts vont encore s'intensifier sur la question sensible du loup ces prochains mois.
Gabriela Cabré/edel