![La centrale nucléaire de Gösgen date de 1973. [Keystone - Alessandro Della Bella]](https://img.rts.ch/articles/2023/image/84wf5q-26168399.image?w=1280&h=720 "La centrale nucléaire de Gösgen date de 1973. [Keystone - Alessandro Della Bella]")
Il faut une nouvelle centrale nucléaire pour répondre aux objectifs climatiques, selon une étude
Construire une nouvelle centrale nucléaire après 2040 et rallonger le temps d'exploitation des quatre actuellement en service permettrait une transition énergétique plus sûre et moins chère. Telle est la conclusion d'une étude de l'EPF Zurich mandatée par la faîtière de l'économie economiesuisse.
La loi fédérale pour un approvisionnement en électricité sûr et reposant sur les énergies renouvelables est actuellement débattue au Parlement. Elle prévoit de fortement développer les énergies vertes d'ici 2050. Le but de l'étude mandatée par economiesuisse et réalisée par l'Energy Science Center de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) était de calculer si ce sera suffisant, a indiqué la faîtière des grandes entreprises mardi dans un communiqué.
Conclusion: bien que la loi actuellement en discussion est nécessaire, elle ne suffira pas pour atteindre les objectifs ambitieux visés, c'est-à-dire l'augmentation de la production de renouvelables à 45 TWh d'ici à 2050. Et cela spécialement en hiver.
Selon les chercheurs de l'EPFZ, rallonger la durée de vie des centrales nucléaires existantes - de 60 à 65 ans pour Beznau I et II et de 50 à 80 ans pour Gösgen et Leibstadt selon le scénario le plus ambitieux - réduirait les coûts du système électrique de quelque 11 milliards de francs. Cette somme permettrait de payer trois fois les mesures d'encouragement prévues pour la loi sur la protection du climat adoptée par la population, estime economiesuisse. Cela permettrait également d'assurer une production d'électricité entièrement suisse même en hiver, à l'horizon 2050.
Pour une nouvelle centrale nucléaire
Un autre scénario retenu par l'équipe de l'EPFZ est de construire une nouvelle centrale nucléaire à partir de 2024, alors que selon les dispositions actuelles la dernière centrale devrait être débranchée du réseau en 2034. Un nouveau réacteur permettrait de réduire les coûts du système électrique d'environ 12 milliards, selon l'étude.
Les chercheurs précisent toutefois que ce calcul n'inclut pas les coûts d'investissement relatifs à la construction de l'infrastructure, ni ceux liés au traitement des déchets nucléaires. Les risques liés à un éventuel accident nucléaire ne sont pas non plus pris en compte. Des incertitudes demeurent sur les coûts d'investissement et de financement d'un tel projet, reconnaît economiesuisse.
>> Regarder le 19h30 sur le débat autour de la construction de nouvelles centrales nucléaires :
Le photovoltaïque pas suffisant
Développer massivement le photovoltaïque sur les toits ne permet pas à lui seul de garantir un approvisionnement électrique sûr en hiver, selon l'étude. Outre le nucléaire, les installations éoliennes et solaires alpines pourraient apporter une solution, mais uniquement si les capacités actuellement envisagées sont grandement augmentées.
L'étude part du principe que, malgré l'augmentation de la production d'énergies vertes prévue par la loi en discussion, la Suisse devra continuer à importer de l'électricité en hiver si elle n'adopte pas un des scénarios proposés. Les raisons sont notamment le faible rendement hivernal des panneaux solaires posés sur les toits ainsi que l'électrification des systèmes de chauffage qui va faire augmenter la demande. La sortie progressive du nucléaire figure également parmi les raisons invoquées par les chercheurs car c'est une technologie qui produit 50% de l'électricité produite en Suisse en hiver.
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ats/juma
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