Matthias Aebischer, qui siège au Conseil national depuis 2011, a déclaré aux journalistes réunis à Berne qu'il avait longuement réfléchi avant de se porter candidat. Ce n'est pas une décision qu'on prend du jour au lendemain, a-t-il déclaré, précisant en avoir discuté avec sa femme, la conseillère nationale vert'libérale Tiana Angelina Moser, et ses enfants.
"Puis-je le faire? Ai-je envie de le faire? Est-ce que ma famille est prête?" sont autant de questions qu'il s'est posées. "Aujourd'hui, je peux répondre clairement oui à toutes ces questions", a-t-il poursuivi.
Très connu en Suisse alémanique, le Bernois de 55 ans est journaliste de profession et il a longtemps été animateur à la TV alémanique SRF, notamment dans l'émission de défense des consommateurs Kassensturz. Il a aussi été de 2001 à 2015 chargé de cours à l'Université de Fribourg dans le domaine des médias et de la communication.
Invité jeudi dans l'émission Forum de la RTS, le conseiller national estime que son expérience politique, mais aussi professionnelle, sont "indispensables" pour la fonction de conseiller fédéral.
Un social-démocrate
"J'ai un énorme respect face à cette charge, a déclaré Matthias Aebischer devant les médias. Mais je sais que je peux le faire. J'ai envie de trouver des solutions pour les grands dossiers comme la santé, l'énergie et les relations avec l'UE".
Matthias Aebischer a toutes les qualités nécessaires pour briguer un siège au Conseil fédéral, a déclaré la co-présidente de la section bernoise Anna Tanner. "Sens politique, ancrage au Palais fédéral, capacité de compréhension rapide, talent de communication, résistance au stress, longue expérience de la direction, et il est dans la force de l'âge et en pleine forme", a-t-elle énuméré.
"C'est un social-démocrate jusqu'au bout des ongles", a-t-elle ajouté. Et Ueli Egger, co-président du PS bernois, d'ajouter qu'il était "fidèle à lui-même" et "capable de construire des ponts". Il s'est toujours laissé guider par l'esprit d'équipe et apportera cette qualité importante au sein du gouvernement.
Matthias Aebischer a confirmé cette volonté de travailler ensemble au micro de l'émission Forum, en refusant l'idée de devenir ministre "pour être chef". Concernant son positionnement à l'aile droite de son parti, le Bernois le réfute: au Conseil national, les élues et élus socialistes votent "toujours ensemble", selon lui et il existe "peu de différences". "Le PS est le PS", martèle-t-il.
Le troisième candidat
Matthias Aebischer est marié à Tiana Angelina Moser avec laquelle il forme une famille recomposée de sept enfants. Le Bernois a trois filles et la Zurichoise, trois garçons. Ils ont une fille commune, âgée de 4 ans. Interrogé sur la compatibilité entre père de famille et conseiller fédéral, Matthias Aebischer a ri: "Il faut bien planifier". Et d'expliquer qu'il n'a pas fait de pause ce midi pour récupérer sa fille cadette au jardin d'enfants.
Quant à sa relation avec une autre parlementaire, elle ne l'empêche en rien de devenir conseiller fédéral. La loi dit qu'un couple peut travailler l'un à l'exécutif et l'autre au législatif. Seule restriction en cas d'élection du Bernois, Tiana Angelina Moser ne pourrait pas siéger dans une commission de surveillance.
S'il était élu en décembre, Matthias Aebischer serait le deuxième représentant du canton de Berne, aux côtés d'Albert Rösti. "La Constitution dit juste que les régions doivent être représentées de manière équitable. L'Assemblée fédérale aura le dernier mot", a commenté le candidat à ce sujet.
Le Bernois rejoint le conseiller aux Etats socialiste zurichois Daniel Jositsch et le conseiller national bâlois Mustafa Atici dans la liste des candidats au Conseil fédéral pour le PS.
boi/mera avec ats