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Le combat des Iraniennes réfugiées en Suisse, un an après la mort de Mahsa Amini

Femme, vie, liberté. Le 16 septembre dernier, la mort de Mahsa Amini plongeait l’Iran dans la révolution
Femme, vie, liberté. Le 16 septembre dernier, la mort de Mahsa Amini plongeait l’Iran dans la révolution / 19h30 / 2 min. / le 14 septembre 2023
Près d'un an après la mort de Mahsa Amini et le début de la révolte en Iran, des Iraniennes réfugiées en Suisse poursuivent à distance le combat pour le droit des femmes dans leur pays. Le 19h30 a recueilli le témoignage de deux d'entre elles.

Installée à Genève, Mahdie est aujourd'hui libre de pratiquer comme elle l'entend sa passion: le sport. La coach de 28 ans voulait en faire son métier en Iran.

Cette Iranienne ne détonne pas parmi toutes les athlètes qui foulent la piste du stade genevois du Bout-du-Monde. Mais lorsqu'elle vivait encore dans la région de Téhéran, chaque entraînement et chaque vidéo postée sur son compte Instagram la mettait en danger, même couverte de la tête aux pieds.

"En Iran, ce n'est pas possible d'être une femme, impossible d'être une sportive et encore plus impossible d'être une activiste pour les droits des femmes", lance-t-elle dans le 19h30.

Femme, vie, liberté - Une révolution iranienne

Quatre ans et demi d'exil

Mahdie s'est fait molester dans un parc public par un cerbère du régime. Ce fut la privation de trop qui l'a conduite à l'exil en 2019. Elle attend désormais de voir sa demande d'asile être acceptée.

"Cela fait quatre ans et demi que je n'ai pas vu mes parents, ce n'est pas facile. Il faut toujours avoir de l'espoir, c'est le minimum qu'on peut faire", déclare la jeune femme.

Les hommes et les femmes en noir qui ont rudoyé Mahdie font partie de la police des mœurs, chargée d'appliquer la charia. Ce sont ses agents qui ont arrêté Mahsa Amini il y a un an pour des mèches de cheveux qui dépassaient de son foulard. La mort le 16 septembre 2022 de cette étudiante kurde d'Iran a provoqué un mouvement de contestation sans précédent, réprimé par la suite dans le sang.

>> Relire : Colère en Iran après la mort d'une jeune femme arrêtée par la police religieuse

L'impossible retour au pays

Mahdie a, elle, décidé de se faire la porte-parole des Iraniennes, car elle estime qu'elles ont plus que jamais besoin du soutien international.

Défier les mollah depuis l'Occident a un coût: ne plus pouvoir retourner en Iran sous peine d'être arrêtée. Un prix à payer qui en vaut la peine, pour Shiva, une autre exilée.

"Rien n'est comme avant depuis l'assassinat de Mahsa Amini", affirme-t-elle. "Les artistes et les actrices se rendent dans les lieux publics et les festivals sans porter le voile. Les femmes que je connais ne le portent plus quand elles sortent. Elles ne le prennent même pas avec elles", explique-t-elle.

Manifestation à la place des Nations

Shiva loue ce courage quotidien des Iraniennes, alors que la répression se poursuit sans relâche. Ni les persécutions, ni la prison n'ont eu raison de leur détermination.

Pour les soutenir, les Iraniens et Iraniennes de Suisse manifesteront samedi sur la place des Nations.

>> Ecouter aussi le témoignage d'une Iranienne lundi dans La Matinale de la RTS :

Des femmes portant le voile à Ispahan en Iran. [AFP/NurPhoto - Morteza Nikoubazl]AFP/NurPhoto - Morteza Nikoubazl
Un an après la mort de Masha Amini en Iran, la contestation des femmes ne faiblit pas - Interview de Niousha / La Matinale / 1 min. / le 15 septembre 2023

Annabelle Durand/ami

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