Selon Sœur Véronique Margron, la sacralisation de la figure du prêtre est une première explication. "L'homme de Dieu est mis sur un piédestal et c'est comme s'il échappait à la loi. C'est une position quasi-sacrée. Vous ne pouvez pas avoir de soupçon, comme si ces prêtres et religieux ne pouvaient en aucun faire du mal ou s'ils ont des comportements bizarres, il faut les excuser pour mille et une raisons".
L’homme de Dieu est mis sur un piédestal et c’est comme s’il échappait à la loi.
"Dans beaucoup de milieux, on est dans l'entre-soi, c'est vrai des familles comme de l'Eglise catholique par exemple, et cela entraîne une baisse de vigilance. Vous pouvez bien avoir un drame sous les yeux, il est possible que vous ne le voyiez plus tellement votre regard est accoutumé. Un facteur vraiment déterminant, c'est donc qu'il y ait de l'altérité dans la gouvernance, dans l'animation de l'Eglise catholique, qu'elle soit plus ressemblante avec la réalité de la communauté", ajoute la responsable de la congrégation des Dominicaines de la Présentation.
Y a-t-il d'autres facteurs expliquant cette dérive pédocriminelle? Le célibat des prêtres a-t-il un rapport avec la situation?
Caroline Stevan et l'équipe du Point J
Victime d’abus? Quelques contacts qui pourront vous aider
Suite aux résultats troublants de l’étude annoncée par le département d’histoire de l’Université de Zurich le mardi 12 septembre 2023 – qui a exposé plus de 1000 cas d’abus sexuels depuis le milieu du 20e siècle – L’émission On en parle s’est intéressée à ce qu'il faut faire et à qui s’adresser lorsqu'on est victime d’abus.
"Si ça s’est passé récemment ou il y a juste quelques années, et le cas n’est pas prescrit au sens de la loi, il faut tout de suite s’adresser à la police et déposer une plainte. Pour les cas qui sont prescrits - peut-être la majorité des situations, parce que lorsqu'on a subi ce genre d’abus, des années sont parfois nécessaires pour que les choses remontent et pour enfin pouvoir en parler - on peut s’adresser soit à un diocèse, soit à la Commission CECAR", explique Marie-Jo Aeby, vice-présidente du groupe SAPEC lors de l’émission On en parle.
Ainsi, lorsqu'une personne est victime d’abus, il lui est possible de demander de l’aide à ces trois entités parmi tant d'autres citées également sur le site internet du groupe:
- Le Groupe SAPEC: soutien aux personnes abusées dans une relation d’autorité religieuse
- La Commission CECAR: commission neutre et indépendante des autorités de l’Église catholique, chargée d’offrir aux victimes un lieu d’écoute, d’échange et de recherche d’une conciliation avec l’abuseur, à défaut avec son supérieur hiérarchique, en vue notamment d’une réparation financière
- Les centres LAVI: Aide aux victimes de violences domestique, physique, sexuelle, d’infractions et de mesures de coercition : conseils gratuits, confidentialité et anonymat garantis
Sujet radio: Jérôme Zimmermann
Adaptation web: Clarisse Cristovão