Les personnes handicapées encore largement exclues de la société, selon une étude

En Suisse, 20% de la population vit avec un handicap physique, une déficience intellectuelle ou des troubles psychiques.

En principe, les personnes en situation de handicap jouissent de l'égalité. Cette dernière n'est pourtant appliquée ni dans les faits ni dans les lois, regrette Pro Infirmis, association de défense des intérêts des personnes en situation de handicap, dans un communiqué.

Selon l'étude mandatée par l'organisation, quatre personnes handicapées sur cinq ont le sentiment que leur participation sociale est fortement limitée en raison de leur handicap, et ce dans au moins un des dix domaines de la vie examinés par les chercheurs. Représentation politique, inclusion dans le monde du travail et mobilité viennent en tête.

Selon Pro Infirmis, il s'agit de la première étude nationale représentative sur le thème de l'inclusion qui donne la parole aux handicapés eux-mêmes. Entre mai et juillet, 1433 personnes ont été interrogées dans cette étude réalisée par l'Institut de recherche en sciences sociales Grünenfelder Zumbach.

Inégaux face à l'emploi

Près de la moitié des répondants estiment que leurs chances de trouver un emploi sont très minces, notamment à cause des réticences des employeurs et du manque d'emplois adaptés.

Les personnes handicapées font de plus état de nombreux obstacles dans leur accès aux transports publics. En effet, l'étude révèle que pour un tiers des sondés, l'accès aux transports publics est compliqué, cette proportion grimpant à 50% pour les handicaps physiques. Les véhicules à moteur comme les bus sont plus problématiques que les trams par exemple.

Accès aux loisirs et la formation

La moitié des personnes handicapées font face à des difficultés plus ou moins importantes dans l'accès à des activités culturelles ou sportives. De fortes limitations existent également au niveau de la formation et des loisirs.

Concernant les relations sociales, une difficulté majeure pour les sondés réside dans la mise en place et l'entretien d'une relation amoureuse. Ne pas être en mesure de répondre aux attentes de l'autre figure en tête des craintes évoquées.

Tout au bas des préoccupations, seules 5% à 8% des personnes interrogées se sentent fortement limitées en ce qui concerne l'accès à l'information et la communication avec les autorités.

Un "cri d'alarme"

Pour les deux co-présidents de Pro Infirmis, Pearl Pederguana et Manuele Bertoli, cette étude est un "cri d'alarme" adressé à la politique et doit servir de base à l'élaboration de mesures efficaces pour améliorer la situation des personnes vivant avec un handicap.

Une initiative populaire ("initiative pour l'inclusion") visant à inscrire l'égalité effective des personnes handicapées dans la Constitution a été lancée en avril. Les initiants ont jusqu'au 25 octobre 2024 pour récolter 100'000 signatures.

ats/doe