Après ces cinq années d'études, à condition d'aller jusqu'au Master aussi dispensé à la HEP Vaud, les futurs diplômés pourront enseigner quatre branches aux élèves âgés de 12 à 15 ans, contre une ou deux actuellement. Le modèle a déjà fait ses preuves en Suisse alémanique.
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Les premiers inscrits ont fait leur rentrée mardi et leurs motivations sont diverses. Pour certains qui témoignent dans La Matinale de mercredi, c’est une reconversion professionnelle. "Comme je suis ingénieur de formation, je n'ai pas les crédits spécifiques pour n'enseigner que les maths ou les sciences de la nature par exemple et c'est ce que permet ce Bachelor." Pour d’autres, c’est une première formation juste après la maturité. "L'Université est plus focalisée sur les cours tandis que cette formation permet de mieux rentrer dans le métier grâce aux stages." Pour une autre étudiante, ce Bachelor permet d’enseigner les mathématiques sans passer par l’EPFL qui "va trop loin dans la théorie et la recherche".
Les futurs diplômés seront moins spécialisés, mais celà ne fera pas d'eux de moins bons professeurs, selon Michele Poretti, responsable de la filière. "Le métier d’enseignant au secondaire I ne consiste pas à transmettre un savoir très pointu dans une discipline. Les enseignants doivent aussi construire des relations pédagogiques avec les élèves, les motiver et reconnaître ce qu'ils apportent."
Des interrogations
La Société pédagogique vaudoise se montre quant à elle plus mitigée sur l'intérêt de ce nouveau cursus. "Plutôt que de créer une nouvelle formation, nous aurions préféré former les enseignants déjà sur le terrain à de nouvelles disciplines", argumente son président Grégory Durand. Il estime qu'une telle décision aurait été un gain de temps et d'argent.
Mais le président de l'association n'est pas étonné que cette nouvelle formation plaise autant. "Ça n'est pas surprenant. Elle est intéressante, comme elle l'était déjà il y a quelques années avec celle qui formait les maîtres généralistes", indique-t-il. "Il sera maintenant intéressant d'analyser le nombre d'étudiants dans les autres filières: par exemple le nombre d'étudiants pour le primaire pour les élèves de la cinquième à la huitième année a-t-il diminué?", se demande-t-il.
Grégory Durand estime que cette donnée est importante afin de s'assurer que la nouvelle formation permettra bien de lutter contre la pénurie d'enseignants en ne déplaçant pas les étudiants entre les différentes filières.
Sujet radio: Julie Rausis
Adaptation web: juma