"A quelle heure nous déposons les lettres et les journaux leur importe peu", ajoute le directeur général de La Poste dans un entretien diffusé mercredi par le journal alémanique Blick. Les services postaux doivent évoluer avec leur temps, poursuit-il. "Nous devons avoir la liberté de nous adapter aux besoins des clients".
Les politiciens devraient donner un cadre approprié avec une telle liberté de décision, relève Roberto Cirillo. "Par exemple, la population et les entreprises exigent un service postal sûr et fiable sous forme numérique, qui soit reconnu au même titre qu'une lettre recommandée".
Un horaire fixé dans la loi
Pour l'instant, la loi stipule que les quotidiens doivent être distribués avant 12h30. Un principe précisé dans une révision de l'ordonnance relative à la loi sur la Poste, adoptée en septembre 2020, qui indique que toutes les maisons habitées à l’année sont concernées.
Mais entretemps, une commission d’experts mandatée par la Confédération a émis l'idée au printemps 2022 de retarder la distribution du courrier. Le Département fédéral de la communication devrait bientôt reprendre cette proposition et la soumettre au Conseil fédéral. Si ce dernier dit oui, il faudra réviser la loi sur La Poste pour autoriser l'acheminement l’après-midi.
Pour La Poste, cela permettrait de combiner la livraison des lettres et journaux avec celle des colis et donc d’avoir recours à moins de facteurs. Les syndicats craignent que cela ne mette en danger des milliers d’emplois et dénoncent une sérieuse perte de qualité.
En 2012, La Poste avait renoncé au projet de distribuer le courrier jusqu'à 14h00 après des réactions mitigées de la part des usagers. Compte tenu de sa bonne situation financière d'alors, la société avait décidé de renoncer aux économies qui auraient été rendues possibles avec un tel changement.
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Plan d'économies lancé
Depuis, la situation financière de La Poste a bien changé. Elle a lancé en mars un plan d'économies de 40 millions de francs. Roberto Cirillo a d'ailleurs précisé mercredi qu'"il y aura des emplois biffés", mais sans en préciser le nombre.
Le géant jaune avait indiqué vouloir agir non seulement sur les coûts du personnel, mais aussi sur les coûts matériels, comme les dépenses liées aux systèmes. Des mesures concrètes doivent être élaborées d'ici à la fin de l'année. Elles devraient être mises en œuvre en 2024, pour qu'elles soient effectives au plus tard en 2025.
>> Lire à ce sujet : La Poste veut économiser 42 millions de francs et biffer des emplois
Le bénéfice de La Poste a diminué de plus de moitié au premier semestre 2023 par rapport à la même période de l'année précédente, à 118 millions de francs.
Sujet radio: Virginie Langerock
Texte web: cab