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Le PLR et l'UDC disposent des plus gros budgets pour les élections fédérales

Grâce à la transparence on connaît les plus gros budgets et donateurs pour la campagne au conseil national. Une première
Grâce à la transparence on connaît les plus gros budgets et donateurs pour la campagne au conseil national. Une première / 19h30 / 2 min. / le 21 septembre 2023
Le PLR et l'UDC ont entamé leur campagne pour les élections fédérales du 22 octobre avec les plus importants budgets de parti. Le PLR investit 12,4 millions de francs pour soutenir ses candidats. L'UDC dispose, elle, de 11,1 millions. Au total, les campagnes ont déclaré 50,3 millions de francs.

Le PS dispose de 6,9 millions de francs. Suivent le Centre avec 6,6 millions, les Vert-e-s avec 3,7 millions, les Vert'libéraux avec 2,9 millions et le PEV avec 1,2 million. Il s'agit du bilan au 18 septembre, selon les chiffres publiés en ligne par le Contrôle fédéral des finances (CDF).

Le plus important donateur particulier est Christoph Blocher. L'ancien conseiller fédéral a mis 550'000 francs à disposition de son parti, selon la banque de données mise en place par le CDF dans le cadre de la transparence du financement de la vie politique. Le Zurichois avait déjà rendu publique sa donation.

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L'Union suisse des arts et métiers (USAM), l'Union patronale, l'Union suisse des paysans, et la faîtière economiesuisse ont versé chacune 500'000 francs pour la campagne "Perspective suisse" des candidatures bourgeoises.

La même somme a été déboursée par la Fondation pour une politique bourgeoise (Stiftung für bürgerliche Politik), proche de l'UDC, et Carmita Burkard pour les Vert-e-s. L'héritière de la famille fondatrice du groupe de matériaux de construction Sika a versé au total 1 million aux Vert-e-s, mais la moitié était destinée aux sections cantonales.

Les gros donateurs font figure d'exception, souligne le CDF. Les dix plus importants versements représentent 40% des donations, dont les noms doivent être publiés.

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Une première

C'est la première fois que le CDF recueille les données relatives aux élections fédérales dans le cadre de la transparence du financement de la vie politique. Le premier relevé est le plus complexe, a indiqué son directeur Pascal Stirnimann mardi dans un entretien accordé aux médias sous embargo à Berne.

Afin de créer les structures nécessaires pour le projet, l'instance de contrôle n'a utilisé que la moitié du budget de 2 millions de francs qui lui avait été alloué. Et ce en peu de temps, car le projet ne leur a été transmis qu'en août 2022.

Les acteurs politiques doivent déclarer nommément au CDF les campagnes dont le budget dépasse 50'000 francs et les donations de plus de 15'000 francs. Ce ne sont pas les candidats individuels qui portent le devoir d'annonce, mais la direction des campagnes.

Les budgets pour les élections au Conseil national doivent être communiqués avant le scrutin. Les conseillères et conseillers aux Etats ne doivent faire preuve de transparence qu'après les élections, et seulement s'ils ont remporté le siège convoité.

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257 campagnes, 218 dons

Pour la course au Conseil national, 257 campagnes avec un budget supérieur à 50'000 francs ont été enregistrées. Deux tiers d'entre elles sont conduites par des faîtières, des associations, des partis ou d'autres collectivités. Le CDF a aussi enregistré 218 donations de plus de 15'000 francs.

Comme le relève le CDF, les campagnes sont en plus grand nombre et plus coûteuses lorsqu'il y a un grand nombre de sièges en jeu, c'est-à-dire dans les grands cantons. A quelques exceptions près: à Lucerne, Thurgovie, Bâle-Ville, Zoug et en Valais, on compte un nombre proportionnellement plus élevé de campagnes par rapport au nombre de sièges disponibles. La campagne électorale y est donc plus intense.

Dans 45% des cas, les campagnes coûtent entre 50'000 et 100'000 francs. Toutefois, ces dernières ne représentent que 15% des sommes déclarées. Un tiers des budgets est englouti dans des campagnes à plus d'un demi-million de francs. Avec 4,8 millions de francs à disposition, l'UDC Suisse se paie la campagne électorale la plus coûteuse. Une de ses actions est la distribution d'un journal électoral tout-ménage.

Pas de surprise

Les dons publiés s'élèvent au total à 10,5 millions de francs, ce qui représente 21% des recettes budgétées. Cela correspond aux attentes, précise Pascal Stirnimann, qui estime que les choses se sont déroulées de manière honnête.

Le CDF effectue des contrôles inopinés. Les infractions peuvent être sanctionnées à hauteur de 40'000 francs. Le décompte final sera établi après les élections.

Le CDF a connu quelques "difficultés de démarcation" avec les dons de fondations, a admis Pascal Stirnimann. Autre problème: les dons de deux organismes pour un candidat ne sont pas additionnés, pour autant qu'il ne s'agit pas d'une campagne commune. Or, s'ils sont inférieurs à 50'000 francs, ils n'ont pas besoin d'être annoncés. Le CDF est aussi impuissant face aux ruses comptables, telles que les campagnes à 49'999 francs ou les dons de 14'999 francs.

>> Voir l'interview de Pascal Stirniman dans La Matinale :

Quel est budget de campagne des partis pour le Conseil national? Interview de Pascal Stirnimann (vidéo)
Quel est budget de campagne des partis pour le Conseil national? Interview de Pascal Stirnimann (vidéo) / La Matinale / 5 min. / le 22 septembre 2023

ats/vajo

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