Des poissons gavés de polluants, des parlementaires bavards et l'Eglise catholique face à ses démons
ENQUETE - Des poissons trop pollués pour être mangés
Très appréciés pour leurs propriétés imperméabilisantes, anti-graisses et anti-salissures, les PFAS sont des composés chimiques qui se retrouvent notamment dans les poêles, le fart, les vêtements, certains dispositifs médicaux ou encore les mousses anti-incendie. Mais ils sont aussi de redoutables polluants soupçonnés de favoriser l’apparition de maladies telles que le cancer des testicules ou des reins, de perturber le fonctionnement thyroïdien ou encore d’affaiblir les défenses immunitaires des enfants.
Et comme les PFAS ne s’éliminent pas naturellement, ils entrent vite dans la chaîne alimentaire. Pour documenter ce phénomène, l’émission A Bon Entendeur a fait analyser une trentaine de poissons pêchés dans toute la Suisse. Résultat: tous contiennent des PFAS. La majorité des poissons testés (19 sur 27) atteint des niveaux tels qu’il serait déconseillé d’en manger une fois par semaine, selon les recommandations en vigueur. Enfin, quatre de ces poissons seraient tout simplement interdits de vente dans l’Union européenne, tant les taux de PFAS qu’ils contiennent sont élevés.
"Il faut déjà reprendre la législation européenne parce qu’aujourd’hui en Suisse on n’a pas de législation applicable. Ce devrait être le cas dès le début de l’année prochaine", commente Patrick Edder, chimiste cantonal genevois. "Et puis après, il nous faut acquérir de la connaissance scientifique, car il nous manque encore énormément de données". Et le chimiste de temporiser: "Il faut agir, c’est clair. On voit qu’on a un problème global, mais on n’est pas dans un risque de santé publique immédiat."
>> Lire aussi : Des poissons suisses trop pollués pour être mangés
ANALYSE DATA - Des Valaisans bavards sous la Coupole
Quels parlementaires fédéraux font le plus entendre leur voix à Berne? La cellule data de la RTS a analysé les 1200 heures de débats de la législature en cours pour débusquer les politiciennes et politiciens les plus prolixes du Parlement.
La palme revient au Haut-Valaisan Beat Rieder. Au total, le conseiller aux Etats du Centre a pris la parole plus de 500 fois et disserté pendant 24 heures devant ses homologues. Côté romand, seul le socialiste genevois Carlo Sommaruga s'immisce parmi les dix plus bavards, avec 18 heures de discours.
Au Conseil national, les élus s'étalent moins que leurs collègues des Etats, car le temps de parole y est limité. C'est Beat Flach (PVL/AG) qui y prend le plus la parole avec 12 heures de discours en quatre ans. Ces données font également apparaître l'omniprésence des Valaisans avec quatre d'entre eux dans le top 10 de la Chambre du peuple: Benjamin Roduit, Philipp Matthias Bregy, Philippe Nantermod et Jean-Luc Addor.
>> Lire aussi : Les Valaisans sont les plus bavards à Berne, les femmes plus discrètes
REVELATIONS - Les critiques contre l'Eglise catholique se multiplient
Les nouvelles révélations sur les abus sexuels au sein de l'Eglise catholique secouent la Suisse depuis une dizaine de jours et les critiques pleuvent contre les responsables de l'institution.
L'Eglise tente pour sa part d'exorciser ses démons et de faire de l'ordre en son sein. Mais la posture de Nicolas Betticher, curé à Berne et ancien vicaire général du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, qui s'érige aujourd'hui en lanceur d'alerte, choque les milieux de défense des victimes. "Depuis 10 ans, j'observe qu'on continue à ne pas gérer sérieusement ces cas en Suisse et cela ne va pas", a-t-il déclaré récemment dans le 19h30.
Mais au sein du Groupe de soutien aux personnes abusées dans une relation d'autorité religieuse, la surprise a été grande au moment de découvrir le témoignage du curé de Berne. "Je pense que s'il y a en un qui n'a pas fait le job il y a quelques années, c'est bien lui! (...) Pour moi, c'est un grand manipulateur", accuse la vice-présidente du groupe Marie-Jo Aeby, interrogée dans Mise au point.
>> Lire aussi : Des victimes d'abus au sein de l'Eglise dénoncent la posture jugée hypocrite de Nicolas Betticher et Sylvie Perrinjaquet: "Depuis mardi, on a reçu 7 nouveaux dossiers d'abus sexuels dans l'Eglise"
REPORTAGE - Des bunkers de l'armée retirés de la vente
Depuis le milieu des années 1990, il était possible d'acheter de vieux bunkers. L'armée suisse cédait au plus offrant, parfois pour une bouchée de pain, ces fortifications souterraines, devenues trop chères à entretenir. Mais le contexte géopolitique actuel né de la guerre en Ukraine pousse l'armée à revoir sa stratégie, laissant en plan une centaine d'acheteurs.
Caves d'affinages, centres de données numériques, hôtels insolites ou musées, beaucoup d'utilisateurs ont trouvé une reconversion pour ces ouvrages militaires. Mais la braderie est terminée, il n'y en aura plus de nouvelle. L'armée a décidé de garder la main sur les passages sous-terrain qu'il lui reste.
Il est difficile de savoir combien il en existe au total. Selon des estimations, nos sous-sols en compteraient plus de 8000, sans les abris de protection civile. A ce jour, quelque 1800 de ces installations militaires désaffectées ont été vendues et 1500 autres étaient encore à vendre, selon Armasuisse.
>> Lire aussi : Les 1500 bunkers désaffectés de l'armée suisse ne sont plus à vendre
TEMOIGNAGES - Ces familles qui accueillent des enfants retirés à leurs parents
Chaque année, en Suisse, environ 5000 enfants, y compris des bébés, sont retirés à leurs parents et trouvent refuge dans des familles d'accueil. Elles leur offrent soins et amour malgré l'incertitude de leur départ imminent. "L'objectif est de leur offrir à un moment précis de leur développement un cadre, une sécurité pour leur permettre ensuite d'affronter la vie", décrit Etienne, qui accueille des enfants dans sa famille, dans l'émission Mise au point.
Les personnes qui accueillent ces enfants ne savent que peu de choses de leurs petits pensionnaires. Abandonnés à leur naissance ou retirés à leurs parents, ils ont besoin d'une protection urgente. "On a entendu dire que les six premiers mois de la vie auraient une influence sur toute leur vie. S'ils peuvent avoir un bon départ, peut-être une influence dans leur vie, tant mieux pour eux", explique Dominique, un retraité qui forme une famille d'accueil avec son épouse Françoise.
Les offices cantonaux de protection de l'enfant privilégient autant que possible le retour des enfants dans leur famille biologique, ce qui signifie que les familles d'accueil doivent maintenir le lien avec des parents parfois dysfonctionnels. Cela peut être une tâche difficile, avec des visites parfois complexes à organiser. "Il est arrivé qu'on ait eu des visites de la maman qui avait décidé d'abandonner son bébé. C'est parfois difficile… Quand la maman dit au revoir définitivement à son bébé, ce n'est pas rien non plus", dit Dominique.
>> Lire aussi : Des familles dévouées s'engagent pour offrir un foyer aux enfants en difficulté
RTSinfo