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"L'avis d'ici": les Suisses et les Suissesses face au travail

Tous les quatre ans, dans le cadre des élections fédérales, les partis rivalisent d'idées et de slogans. Mais sont-ils à la hauteur des préoccupations des Suissesses et des Suisses? Dans "L'avis d'ici", 18 personnes issues de différentes régions de Suisse romande partagent leurs inquiétudes et leurs préoccupations dans les différents rendez-vous d'actualité de RTS La Première.

Cette semaine, les témoins partagent leurs préoccupations sur la thématique du travail, le sens qu'on lui donne, ainsi que son influence sur le financement des assurances sociales et le système de retraite.

>> Ecouter les trois témoignages de la semaine, réalisés par Etienne Kocher, Deborah Sohlbank et Romain Carrupt :

L’avis d’ici: les citoyens et l’économie
L’avis d’ici: les citoyens et l’économie / Forum / 5 min. / le 24 septembre 2023

Débat de Forum

La situation économique en Suisse

Le 5e grand débat en vue des élections fédérales était organisé jeudi à Romont (FR) sur le thème de l'économie.

Dans le cadre de l'opération "L'avis d'ici", l'émission Forum a soumis les trois témoignages de la semaine - à découvrir ci-dessous - à six candidates et candidats au Conseil national: Véronique Kaempfen (PLR/GE), Sidney Kamerzin (Le Centre/VS), Sophie Michaud Gigon (Les Verte/VD), Karine Lüthi (Vert'libérale/FR), Dridi Zakaria (POP/VD) et Roger Golay (MCG/GE).

>>> Le débat de Forum:

Débat électoral sur la situation économique en Suisse (vidéo)
Débat électoral sur la situation économique en Suisse (vidéo) / Forum / 49 min. / le 28 septembre 2023

Chômage

La difficulté de retrouver un emploi

Fanny Schmidt Gros a perdu son emploi dans le marketing. Elle fait donc partie des 186'000 personnes qui cherchent un travail en Suisse. Et la concurrence est parfois rude.

"Quand une entreprise offre un poste, c'est pas marqué que c'est réservé aux personnes au chômage", explique-t-elle dans La Matinale.

En plus des dix postulations qu'elle envoie par mois, Fanny Schmidt Gros termine une formation continue, ce qui représente un défi supplémentaire. "Il faut se mettre à jour un peu en permanence, parce nos métiers évoluent", affirme-t-elle.

Et trouver un travail et se former est encore plus dur quand on vient d'ailleurs. Ali, un réfugié afghan de trente ans que Claude Thüler aide à s’intégrer en Suisse, était professeur de physique dans une école pour femmes dans son pays. Il attend aujourd’hui que son diplôme soit reconnu.

>> Ecouter leurs témoignages dans La Matinale :

Fanny Schmidt Gros cherche actuellement du travail. [RTS - Etienne Kocher]RTS - Etienne Kocher
L'avis d'ici - Comment faire pour retrouver du travail? / La Matinale / 4 min. / le 28 septembre 2023

La maternité et le travail

Les mamans pénalisées

"Je ne m'attendais pas à ce que dans ma génération on soit aussi nombreuses à être pénalisées par le fait d'avoir des enfants", a relevé Fanny Schmidt Gros.

Mère de deux enfants, elle s'est sentie mise à l'écart à cause de sa maternité. Lors de sa 2e grossesse, elle a ressenti une pression de son employeur avant même d'arrêter le travail.

"On ne peut pas toujours dire quand exactement on s'arrête. Mon employeur avait fait le choix de ne pas me remplacer. On se pose toujours la question: je ne suis pas remplacée, est-ce que ça veut dire que mon poste devient un peu inutile? On pense aussi aux autres collègues qui vont assumer la charge de travail".

La situation ne s'est jamais vraiment améliorée. Pour des raisons externes aussi, l'entreprise a traversé une mauvaise période. Fanny Schmidt Gros a fait partie d'une vague de licenciements économiques.

>> Son témoignage dans l'émission Forum :

L'avis d'ici - L'hostilité du monde du travail envers la maternité
L'avis d'ici - L'hostilité du monde du travail envers la maternité / Forum / 3 min. / le 27 septembre 2023

Le bénévolat

Un rôle primordial

Quelque 220 millions d'heures de travail sont effectuées de manière bénévole chaque année en Suisse, et ceci rien que dans des structures associatives (chiffres: Société suisse d'utilité publique). La société ne tournerait pas sans ces bénévoles, notamment ceux qui ne sont plus en âge de travailler.

A l'image de Claude Thüler, jeune retraitée morgienne, qui est notamment bénévole à la soupe populaire. Cette ancienne cadre dans le milieu de la petite enfance s'occupe également d’un migrant afghan et siège comme juge assesseure pour la protection des mineurs.

>> Le reportage du 12h30 avec Claude Thüler :

Claude Thüler, retraitée morgienne, s'occupe d'un migrant afghan et sert des repas à la soupe populaire. [RTS - Romain Carrupt]RTS - Romain Carrupt
Les bénévoles, sans qui la société ne saurait quoi faire / Le 12h30 / 2 min. / le 27 septembre 2023

>> Lire aussi : Le Covid a transformé le secteur du bénévolat et ses habitudes

Hausse des primes maladies

Les témoins soumettent leurs questions à Alain Berset

L'augmentation moyenne des primes maladie atteindra 8,7% en 2024, ce qui correspond à une hausse moyenne de 28,70 francs par mois, a annoncé le Conseil fédéral mardi.

Tous les cantons sont concernés par cette forte augmentation. Côté romand, la hausse est la plus forte dans les cantons de Vaud (+9,9%), Neuchâtel (+9,8%) et Fribourg (+9,6%). Genève a toujours la prime moyenne la plus haute du pays à 454,4 francs (+9,1%). L'augmentation atteint 9,1% dans le Jura, 8,6% en Valais et 8,3% à Berne.

Au lendemain de cette annonce, Fanny Schmidt-Gros, Claude Thuler et Yannis Babey ont pu soumettre leurs réactions au conseiller fédéral en charge de la Santé Alain Berset.

>> Ecouter leurs réactions et les réponses du conseiller fédéral Alain Berset dans La Matinale :

Alain Berset s’exprime sur l’explosion des primes
Alain Berset s’exprime sur l’explosion des primes / La Matinale / 15 min. / le 27 septembre 2023

Un travail qui a du sens?

"Traîner les pieds en allant au travail , ce n'est pas très sain"

Dans le dernier baromètre de la SSR, le travail occupe majoritairement le quotidien des sondés: 6 heures par jour en moyenne. Le temps passé avec les enfants augmente naturellement chez les 30-39 ans (3,8 heures) et les personnes qui travaillent à temps partiel (3,7 heures).

Dans ce contexte, les trois nouveaux témoins de "L'avis d'ici" soulignent l'importance du sens donné à son travail. Mais ils constatent aussi que le rapport au travail a tendance à changer chez les plus jeunes.

Fanny Schmidt-Gros, 41 ans, habite dans le canton du Valais. Elle est en pleine transition professionnelle. Formée dans le graphisme et le merchandising, elle est actuellement au chômage suite à un licenciement économique. La Valaisanne suit une formation continue en marketing digital et songe à se lancer comme indépendante. "Bien sûr qu'on peut avoir des métiers dits alimentaires, mais j'ai encore ces 6 mois de 'luxe' pour essayer de planifier autre chose", indique-t-elle.

Claude Thüler, retraitée depuis une année et demi, était cadre dans le milieu de la petite enfance dans la région de Morges (VD). Quitter le monde du travail n'a pas été aisé pour elle, car sa vie c'était son job, à 100%, et sa famille. Quand elle a quitté sa profession, elle a perdu la moitié de sa vie, raconte-t-elle. Et "je ne trouve pas que j'ai trop travaillé, parce que j'ai tellement aimé ce que j'ai fait", confie-t-elle.

Yannis Babey, 51 ans, habite dans le canton du Jura. Il enseigne l'histoire et la géographie au lycée de Porrentruy et à l'école de commerce. "Traîner les pieds en allant au travail, ce n'est pas très sain, sachant qu'on fait ça huit heures par jour. Je dis toujours 'quel sens vous donnez à ce que vous faites', si ça n'a pas de sens, il ne faut pas le faire", assure Yannis Babey. Mais cet enseignant en contact direct avec les jeunes constate aussi que ces derniers ont un autre rapport au travail et qu'ils sont "plus détachés du monde du travail".

>> Le reportage complet dans La Matinale de lundi :

L’avis d’ici - Le sens donné à son travail
L’avis d’ici - Le sens donné à son travail / La Matinale / 4 min. / le 25 septembre 2023

L'économie en péril met en berne les investissements associatifs

Le club de basket de Boncourt baisse de deux ligues

A Boncourt (JU), village de 1200 habitants dont l'usine de tabac s'apprête à fermer les portes, le club de basket dont Yannis Babey est membre du comité a décidé de s'auto-reléguer. Le BCB a joué en ligue nationale A pendant 20 ans mais a volontairement baissé de deux ligues. Yannis Babey explique les raisons de ce choix dans l'Avis d'ici du 12h30: "Le budget est limité pour un club professionnel. Il pouvait aller dans une fourchette de 500-700'000 francs mais ça devenait de plus en plus compliqué de rassembler une telle somme."

Il explique que la disparition du bénévolat y est aussi pour quelque chose, tout en notant qu'il n'a pas seulement disparu à cause du Covid. "Tout repose sur une poignée de personnes. Au bout d'un moment ça devient lourd et on ne peut plus assumer cette charge-là comme bénévole."

"A un moment donné on a laissé tomber la formation pour mettre le paquet sur l'équipe professionnelle. Et puis il y eu de moins en moins de joueurs formés et de moins en moins de joueurs de la région qui participaient au championnat de ligue nationale A jusqu'au moment où on ne s'est retrouvé qu'avec des mercenaires", précise-t-il encore. "On se dit que ça n'a plus beaucoup de sens de chercher autant d'argent pour des gens qui ne sont que là de passage."

Le club de basket de Boncourt affrontant Allschwill. [RTS - Deborah Sohlbank]RTS - Deborah Sohlbank
L’Avis d’ici - Le club de basket de Boncourt a opté pour une relégation volontaire / Le 12h30 / 2 min. / le 26 septembre 2023

Les jeunes se frottent au monde du travail 

Des élèves de Porrentruy créent leur entreprise

A l'Ecole de commerce de Porrentruy, Yannis Babey et son collègue préparent des élèves de 3e année au monde du travail. Ils doivent créer cette année une "junior entreprise".

Dans quelques jours, ces étudiants vont devoir présenter leur projet à un comité de sélection. "Il faut convaincre les gens que vous avez les épaules pour mener à bien votre projet. Il faut savoir se vendre. On est déjà dans du marketing." Yannis Babey prodiguent ses derniers conseils aux élèves.

"L'objectif est que leur projet se concrétise. On n'est pas simplement dans la faisabilité. On réalise le projet, on vit le projet et on conclut le projet."

>> Le reportage complet dans La Matinale de mardi :

L’avis d’ici - Les jeunes se frottent au monde du travail
L’avis d’ici - Les jeunes se frottent au monde du travail / La Matinale / 4 min. / le 26 septembre 2023