Campagne nationale contre les arnaques par téléphone qui sont toujours plus nombreuses
Les arnaqueurs, cette année, ont réussi à ce jour à soutirer 8 millions de francs aux victimes. Et les principales cibles des escrocs sont les citoyens d'un certain âge, souvent seuls, relèvent jeudi la Prévention suisse de la criminalité (PSC) et les Corps de police cantonaux et municipaux, à l'origine de la campagne.
Parmi les techniques figurent le coup du (faux) neveu, les appelants se faisant passer pour des membres de la famille en situation de détresse dans le but de se faire verser de l'argent.
Quelque 2800 "appels choc" - technique du "neveu" ou divers dérivés - ont été enregistrés cette année. Le principe est toujours le même: plonger l'appelé dans un état de stress, via une fausse nouvelle, et le pousser ainsi à payer.
Stress émotionnel
L'appel choc est une forme particulièrement agressive de manipulation. L'interlocuteur prétend qu'un membre de la famille de l'appelé est en danger et a urgemment besoin d'aide.
"Les arnaqueurs (ou arnaqueuses) savent pertinemment qu’il est difficile d’agir rationnellement sous le coup de l’émotion et face à une telle situation", expliquent les auteurs de la campagne. Ils misent sur la "pression émotionnelle et temporelle", en faisant valoir une urgence.
Outre la perte financière, ce genre de pratiques entraîne souvent de grandes souffrances personnelles, précisent les spécialistes.
Vieux prénoms ciblés
Pour cibler les personnes âgées, les escrocs ciblent dans le répertoire téléphonique des prénoms qui n'apparaissent pratiquement plus chez les jeunes générations.
La téléphonie par internet est aussi utilisée. Elle permet de dissimuler l'origine de l'appel. Les réseaux de criminels sont souvent difficiles et coûteux à démanteler car cela nécessite une coopération avec l'étranger. Mais des coopérations fructueuses ont par exemple pu être menées entre les enquêteurs à Zurich et en Allemagne.
Il ne faut en aucun cas répondre aux demandes d'argent ou autres requêtes, conseille la PSC. Il vaut mieux couper court à l'appel et contacter le membre de la famille prétendument concerné. La PSC recommande en outre de toujours informer la police, même si l'escroquerie n'a pas abouti. Quant aux victimes qui ont versé de l'argent, elles "doivent absolument porter plainte" et se départir de la honte qu'elles pourraient ressentir.
La campagne de prévention est soutenue par Pro Senectute et s'étend jusqu'à mi-novembre. Elle s'intitule "Pas de panique! N'hésitez pas, raccrochez" et prévoit un spot télé mettant en scène un appel choc, des affiches, des dépliants, une page d’accueil, des informations dans les médias sociaux et une carte dépliante à placer à côté du téléphone.
ats/fgn