Les Suisses méconnaissent le fonctionnement et les enjeux de leur prévoyance vieillesse
En Suisse, les connaissances en matière de prévoyance vieillesse font défaut. C’est le constat du dernier baromètre de la prévoyance publié jeudi par Raiffeisen. La population n’est donc pas suffisamment au fait des enjeux liés au financement de la retraite.
Il est vrai que le système suisse des trois piliers est compliqué. Notamment celui du deuxième pilier, puisqu'il fluctue en fonction de la caisse de retraite choisie par l'employeur. Les salariés n’ont pas une réelle prise sur leur future rente. Rarement, ils savent que leur avoir peut fluctuer en fonction des placements faits par leurs caisses.
La popularité du troisième pilier
Etonnamment, le troisième pilier, le seul qui n’est pas obligatoire, est le mieux connu par la population, affirme vendredi dans La Matinale Graziano Lusenti, conseiller en placement pour les investisseurs institutionnels et spécialiste des caisses de pension. "Puisqu'il n'est pas obligatoire, il relève d'une décision personnelle, il faut donc faire l'effort de voir quelles sont les fondations disponibles", alors que le premier et le deuxième pilier sont directement pris en charge par l'employeur, en tout cas pour les salariés, explique-t-il.
Pourtant, le troisième pilier n’est pas accessible à tous. Selon une étude de l’institut VZ, environ 60% de la population dispose d’un tel compte, principalement sous la forme d’une épargne rémunérée. Mais la proportion de gens qui optent pour placer cette épargne est en augmentation, signe d’une baisse de confiance dans les deux premiers piliers.
Mieux informer sur le fonctionnement
Malgré tout, les deux premiers piliers pèsent le plus au niveau des cotisations, puisqu'ils sont censés former la plus grande partie de la rente des retraités. Selon Graziano Lusenti, il faudrait donc davantage "mettre l'accent en termes d'information et de compréhension".
Autre constat fait par le baromètre de la prévoyance, l'âge de référence en matière de retraite s'estompe. Il y a de plus en plus de gens qui prennent une retraite anticipée, mais aussi davantage de gens qui reportent l’âge de la retraite. "Il y a une quinzaine d'années, on parlait encore beaucoup de l'année fatidique des 65 ans, on n'avait pas le choix, c'était un couperet, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui", se réjouit l'expert.
"La retraite, entre 62 et 70 ans, porte donc ses fruits, il y a de plus en plus de flexibilité, on voit un report de l'âge de la retraite", pourtant une partie de cette prolongation de la vie professionnelle est aussi liée à des motifs économiques et financiers, admet Graziano Lusenti.
Sujet radio: Sylvie Belzer
Adaptation web: Miroslav Mares