Modifié

Albert Rösti, un début au Conseil fédéral presque sans faute

9 mois après son entrée en fonction, Albert Rösti multiplie les succès politiques
9 mois après son entrée en fonction, Albert Rösti multiplie les succès politiques / Forum / 2 min. / le 1 octobre 2023
Neuf mois après son entrée en fonction, Albert Rösti multiplie les succès politiques. Cette semaine, le conseiller fédéral était au four et au moulin devant le Parlement, avec notamment la grande réforme de l'énergie, plusieurs projets routiers et la nouvelle mouture de la loi sur le CO2. Là encore, on peut parler d'un carton plein du Bernois.

Tout semble réussir au ministre UDC. Même sur les terrains minés, il s'en sort la tête haute. Exemple flagrant, la grande réforme de l'énergie. C'est un sujet sensible, sur lequel le Parlement s'est beaucoup écharpé ces derniers mois.

Mais au final, le Conseil national a adopté ce texte par 177 voix contre 19. Le Conseil des Etats était, lui, unanime. Les chances de succès d'un éventuel référendum sont très faibles. Bref, Albert Rösti a réussi à calmer les esprits dans ce dossier chaud.

>> Lire à ce sujet : La grande réforme de l'énergie bouclée par le Parlement

Maîtrise des sujets

Comment expliquer un tel succès? D'abord, le Bernois n'a pas eu besoin de temps d'adaptation. Il connaissait par cœur les dossiers de son département, après avoir siégé 12 ans dans la Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et de l'énergie du Conseil national.

Ensuite, Albert Rösti, c'est un style: l'homme est avenant et sympathique. Issu des rangs de l'UDC, il est moins clivant pour la majorité de droite du Parlement que sa prédécesseure socialiste Simonetta Sommaruga.

>> Voir le sujet du 19h30 sur les neuf premiers mois d'Albert Rösti au gouvernement :

Neuf mois après son élection au Conseil fédéral, Albert Rösti séduit, même à gauche
Neuf mois après son élection au Conseil fédéral, Albert Rösti séduit, même à gauche / 19h30 / 2 min. / le 28 septembre 2023

Un fin tacticien

Enfin, le Bernois a un sens politique hors pair. Il sait exactement comment façonner des compromis pour que chacun y trouve son compte.

Il prend même parfois ses opposants par surprise. La gauche accusait le parlementaire Rösti d'être un lobbyiste du pétrole. Le ministre Rösti, lui, multiplie les annonces en faveur du rail, sans pour autant oublier la route. Il donne des gages à tout le monde et, surtout, à toutes les régions.

Le conseiller fédéral a par exemple bien compris la colère des Romands face à leurs problèmes d'infrastructures de transports. Depuis neuf mois, il ne cesse de faire des gestes en faveur de la Suisse romande. Cette tactique lui permet d'annihiler les oppositions.

>> Lire également : Le Conseil fédéral débloque 2,6 milliards pour le rail, tunnel de 9 km prévu entre Morges et Perroy

Des louanges et quelques critiques

Même certains détracteurs reconnaissent qu'Albert Rösti signe un début de mandat réussi. On a pu entendre cette semaine des louanges jusque dans les rangs de la gauche. Ses détracteurs saluent aussi son engagement en juin dernier pour la loi climat, alors qu'il l'avait ardemment combattue au Parlement. Tous reconnaissent qu'il a su parfaitement enfiler le costume de ministre.

Mais des critiques se font tout de même entendre. Chez les Vert-e-s notamment, qui reprochent à Albert Rösti de multiplier les effets d'annonce, en ressortant opportunément des projets préparés par Simonetta Sommaruga. La question du loup fait également réagir. Avec son projet d'ordonnance permettant l'abattage de meutes, Albert Rösti a déterré la hache de guerre dans un dossier sensible. C'est peut-être sa seule erreur politique jusqu'à présent.

>> Lire aussi : La Confédération veut autoriser l'abattage des meutes de loups

Valentin Emery/ami

Publié Modifié