Il existe un certain décalage entre la perception du public et les infractions effectivement commises, relève Pro Senectute. Ainsi, les arnaques "traditionnelles", par téléphone, mises en avant dans une campagne de prévention nationale lancée la semaine passée, ne constituent qu’une petite partie des dommages subis par les aînés.
Les montants des abus sont beaucoup plus importants pour les délits où il existe une dépendance des seniors à des professionnels ou à des proches, pointe l’organisation. Il arrive aussi régulièrement que les personnes lésées se voient proposer et achètent, à des prix exorbitants, des marchandises dont elles n'ont pas l'usage.
"Les mesures de prévention doivent être encore mieux adaptées aux situations réelles", plaide le directeur de Pro Senectute Suisse Alain Huber.
Les pièges de la cybercriminalité
La numérisation fait exploser les cas. Par rapport à la première étude en 2018, les tentatives de s’enrichir par le biais de la cybercriminalité ont pratiquement doublé. Elles touchent désormais 52% des personnes interrogées. La part de personnes lésées a également augmenté, mais pas dans la même mesure (6,9% contre 4,2% en 2018).
Plus de quatre personnes sur cinq (78%) disent avoir été confrontées à une tentative d’abus financier au cours des cinq dernières années. Près de 20% des personnes interrogées se sont fait piéger, mais le nombre des victimes a reculé par rapport à 2018. En revanche, le total des dommages a bondi de 400 à 675 millions de francs.
ats/mera
Méthode
L’étude, représentative, a été effectuée durant l'été 2023 par l’Institut de lutte contre la criminalité économique de Neuchâtel (ILCE). Pour sa réalisation, 1216 personnes de toute la Suisse ont répondu à un questionnaire de 55 questions.