Les jeunes se mobilisent aussi pour les élections fédérales

Grand Format

RTS

Introduction

Les élections fédérales, ça vous semble être un truc trop compliqué à comprendre pour pouvoir vous y intéresser et faire entendre votre voix? Ici, on vous décrypte le système politique suisse, l’histoire des grands partis et on vous présente les préoccupations de jeunes citoyens et citoyennes, ainsi que les réponses de jeunes candidats et candidates à ces questions.

Chapitre 1
Qu’est-ce qui vous préoccupe?

RTS - Sophie Badoux

Aux dernières élections fédérales de 2019, 33% des jeunes de 18 à 24 ans ont fait entendre leur voix. En comparaison, le taux de participation des 65 à 74 ans s’élevait à 67%. Mais la participation des 18-24 ans était en augmentation de 3% par rapport aux élections de 2015.

Selon les derniers monitorings politiques d’easyvote, plusieurs facteurs expliquent ce fossé générationnel. Un quart des sondés évoquent la trop grande complexité du processus électoral. Beaucoup notent aussi qu’ils ne connaissaient pas assez les nombreux candidats pour pouvoir faire un choix éclairé. Un tiers des jeunes adultes déclarent également difficile de s’informer sur les partis ou de trouver celui ou ceux qui représentent leurs intérêts.

Parce que dans le fond, qu'est-ce qui préoccupe les jeunes? RTSinfo est allé à la rencontre de six jeunes citoyens et citoyennes en Suisse romande qui ont évoqué leurs préoccupations actuelles et les enjeux de ces élections pour leur génération. Découvrez leurs témoignages en vidéo.

Safwan Abdirahman, 18 ans, étudiant au Collège Voltaire à Genève, va voter pour la première fois lors des élections fédérales du 22 octobre prochain. Mais il s’inquiète déjà du désintérêt des jeunes pour la politique: "Il faut qu’on soit mieux informé, mais j’espère aussi que les futurs parlementaires sauront s’intéresser à la cause des jeunes".

Safwan a aussi des idées sur comment faire bouger les choses: "Pourquoi ne pas reproduire ce qui se fait dans la vie politique en général mais à petite échelle? Déjà très jeune à l’école, il faudrait qu’on nous apprenne la séparation des pouvoirs et à débattre entre nous, à échanger des idées."

Le témoignage de Safwan Abdirahman.
L'actu en vidéo - Publié le 6 octobre 2023

Dinara Vagapova, 21 ans, aimerait bien prendre son indépendance, mais financièrement, en tant qu’étudiante, ce n’est pas possible pour elle aujourd'hui. Elle souhaite que le futur Parlement qui sera élu se penche sur la situation financière des étudiants et étudiantes en Suisse. "Le Parlement soutient plein de choses, mais je trouve que les étudiants ne sont pas assez pris au sérieux."

Son travail à 20% lui permet juste de payer sa nourriture et ses déplacements en train. "Je ne pourrais pas du tout envisager de prendre un appartement avec le salaire que j’ai actuellement." Et cette pression financière pèse aussi sa santé physique et mentale. "La nourriture la moins chère n’est pas forcément la meilleure pour la santé. Et en plus de nos études qui sont déjà stressantes, si on doit travailler à côté pour subvenir à nos besoins, ça a un énorme impact mental, c’est souvent un grand conflit interne."

Selon elle, investir pour les étudiants, c’est investir pour le futur de la Suisse.

Le témoignage de Dinara Vagapova.
L'actu en vidéo - Publié le 6 octobre 2023

Quentin Buggia, 27 ans, a récolté des milliers d’images de la nature à travers le monde pour son métier de photographe. Il craint aujourd’hui de voir disparaître certains de ces paysages à cause du dérèglement climatique.

"Contrairement à ce que l’on peut penser, on n’est pas bon élève en Suisse, on consomme beaucoup, on voyage beaucoup", explique Quentin, qui se dit très conscient de ne pas être lui-même une personne exemplaire en termes écologiques.

"Les grandes décisions doivent venir d’en haut, de la politique, mais pas seulement, on peut toutes et tous aussi contribuer à notre échelle", rappelle-t-il. Il attend concrètement du Parlement qu’il s’attaque aux grosses entreprises les plus polluantes, avant de stigmatiser l’impact de consommation et de pollution des ménages.

Le témoignage de Quentin Buggia.
L'actu en vidéo - Publié le 6 octobre 2023

Fabian Menor, 26 ans, craint de voir que tout augmente dans la vie sauf les soutiens à la culture en Suisse. En tant qu’artiste de bande dessinée vivant à Genève, il souhaite que le futur Parlement s’attèle à faire des statistiques pour mieux se représenter le paysage culturel suisse et ainsi mieux le soutenir financièrement. "Ce qui me fait peur, c’est de devoir tuer un peu d’artiste en moi pour pouvoir subvenir à mes besoins. En tant qu’artiste, on est obligé de trouver d’autres jobs à côté pour payer nos factures."

Il attend également du Parlement qu’il prenne conscience qu’un ou une indépendante n’est pas là pour profiter de quoi que ce soit. "Pendant la pandémie, j’ai ressenti le fait que la culture a été bafouée alors que les gens n’avaient jamais eu autant besoin de lire des livres, de voir des films ou d’écouter de la musique. J’espère qu’une situation pareille ne se reproduira pas."

Il sait que la bande dessinée est un métier précaire et qu’à tout moment il faut toujours se battre pour avoir un minimum de dignité en tant qu’artiste. Il espère que le nouveau Parlement élu le 22 octobre prochain en sera conscient.

Le témoignage de Fabian Menor.
L'actu en vidéo - Publié le 6 octobre 2023

Méloé Maye, 21 ans, est caviste à Chamoson en Valais. Elle s’inquiète de l’impact du changement climatique sur l’agriculture et souhaite que les futurs politiciens du Parlement s’entourent de scientifiques pour comprendre au mieux quels sont les changements qui s’annoncent pour le monde agricole.

"En Suisse, on voit le changement arriver depuis des années déjà, mais on continue de très peu agir. Plutôt que de nous mettre des bâtons dans les roues avec plus de restrictions et des lois compliquées qui nous empêchent de travailler, j’espère que le Parlement saura nous soutenir avec des aides et des meilleures formations."

Trouver des nouveaux cépages adaptés, combattre le stress hydrique: Méloé reste positive pour l’avenir, même si elle est consciente que dans le monde de demain, elle devra travailler dans des conditions encore plus dures qu’actuellement.

Le témoignage de Méloé Maye.
L'actu en vidéo - Publié le 6 octobre 2023

Mélissa Blandenier, 32 ans, est enseignante spécialisée et constate que de nombreux jeunes sont perdus en ce qui concerne de nombreuses démarches administratives: contracter une assurance-maladie, s’inscrire pour un appartement, acheter une voiture, remplir ses impôts ou simplement voter.

Elle souhaite que le futur Parlement donne de nouveaux moyens au personnel enseignant, en termes de matériel et de nombre de profs, pour mieux soutenir les jeunes qui en ont besoin et en faire de véritables citoyens et citoyennes qui puissent se débrouiller dans la vie.

Le témoignage de Mélissa Blandenier.
L'actu en vidéo - Publié le 6 octobre 2023

Chapitre 2
La jeunesse candidate

RTS - Sophie Badoux

Dans "Macam", le format de discussion de la chaîne YouTube de RTSinfo, six jeunes citoyens et citoyennes sont venus faire part de leurs préoccupations à six jeunes candidats et candidates aux élections fédérales qui ont pu leur répondre.

Les discussions ont porté sur les aides à apporter aux étudiantes et étudiants, la lutte contre le harcèlement, la réforme du système scolaire, l’instauration d’une majorité numérique, l’aide à la culture et le dérèglement climatique.

Les citoyens et citoyennes :

  • Mélissa Blandenier, 32 ans, enseignante spécialisée (VD)

  • Nida Errahmen Ajmi, 27 ans, illustratrice (FR)

  • Odile Jaques, 24 ans, étudiant (VD)

  • Safwan Abdirahman, 18 ans, collégien (GE)

  • Raphaël Starobinski, 27 ans, musicien (VD)

  • Clara Brambilla, 22 ans, étudiante (BE)

Les candidats et candidates :

  • Jade Pugin, 20 ans, UDC/FR

  • Thomas Bruchez, 24 ans, PS/GE

  • Pauline Blanc, 22 ans, PLR/VD

  • Sébastien Gaspoz, 21 ans, Centre/VS

  • Cloé Dutoit, 26 ans, Verts/NE

  • Marc Wuarin, 29 ans, Vert’libéraux/GE

Chapitre 3
La Suisse, meilleur système politique au monde?

RTS

Pourquoi est-ce qu’on nous félicite si souvent pour notre système politique? Qu’est-ce qu’il a de tellement mieux qu’ailleurs? Et pourquoi n’y a-t-il pas une seule personne à la tête de la Suisse? C’est quoi la démocratie semi-directe?

Pour répondre à ces questions, il faut comprendre l’histoire du fédéralisme en Suisse et la construction de notre pays à partir de réseaux d’alliances et de pactes qui remontent à la naissance de la Constitution suisse en 1848. Communes, cantons et Confédération n’ont pas les mêmes compétences et c’est ce qui fait que notre système est parfois complexe à comprendre. On s’est attelé à vous expliquer ça le plus simplement possible dans la vidéo ci-dessous:

Chapitre 4
Qui sont les grands partis de Suisse?

Musée national suisse

Les élections fédérales permettent d’élire tous les quatre ans le Parlement fédéral qui a la charge de créer ou de modifier les lois en Suisse. Il est composé de deux Chambres, le Conseil national et les Conseil des Etats, qui représentent d’une part le peuple et d’autre part les 26 cantons. Ce sont donc ces 246 parlementaires que nous élisons le 22 octobre. Des politiciens qui défendent les valeurs de leurs partis respectifs.

Mais justement quels sont les valeurs des six plus grands partis présents au Parlement et quelle est leur histoire? Réponses dans nos six vidéos.

La présentation de l'UDC:

Les présentations des partis sur TikTok: l'UDC
L'actu en vidéo - Publié le 6 octobre 2023

La présentation du PS:

Les présentations des partis sur TikTok: le PS
L'actu en vidéo - Publié le 6 octobre 2023

La présentation du PLR:

Les présentations des partis sur TikTok: le PLR
L'actu en vidéo - Publié le 6 octobre 2023

La présentation du Centre:

Les présentations des partis sur TikTok: le Centre
L'actu en vidéo - Publié le 9 octobre 2023

La présentation des Vert.e.s:

Les présentations des partis sur TikTok: les Vert.e.s
L'actu en vidéo - Publié le 16 octobre 2023

La présentation des Vert'libéraux:

Les présentations des partis sur TikTok: les Vert'libéraux
L'actu en vidéo - Publié le 16 octobre 2023

Chapitre 5
Le Parlement de milice, un mythe?

RTS

En Suisse, on a l’image d’un parlementaire proche du peuple, des gens ordinaires qui à côté de leur mandat au Palais fédéral exercent leur métier dans leur cabinet d’avocat, de médecin ou leur ferme de vaches laitières.

Est-ce encore réellement le cas aujourd’hui ou les parlementaires sont-ils tous devenus des professionnels de la politique?

En 1975, les parlementaires de milice, c’est-à-dire ceux qui consacraient moins d’un tiers de leur temps à leur mandat, représentaient 24% des élus. En 2016, ils n’étaient plus que 2%.

Et en termes de profils également, les parlementaires ont bien changé avec le temps, même s’ils restent toujours assez peu représentatifs de la diversité de la société suisse.

Nouvo vous décode le profil du Parlement suisse:

Nouvo décode le profil du Parlement suisse
L'actu en vidéo - Publié le 16 octobre 2023

Chapitre 6
Pour aller plus loin

Retrouvez le dossier complet des élections fédérales:

Le site des élections fédérales 2023

Le mode d'emploi pour voter:

Participer aux élections fédérales, mode d'emploi