Contrairement à nos voisins français, pas question, chez nous, que le gouvernement intervienne pour bloquer les prix. Le Conseil fédéral en appelle aux ménages pour faire des économies. Qu'à cela ne tienne: basik a déniché quatre bons plans pour des achats alimentaires à moitié prix, dans les grandes surfaces comme dans les petits commerces.
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Profiter des aliments en limite de date
La première astuce consiste à aller au supermarché traquer les invendus qui atteignent la date limite. On trouve de tout, surtout en fin de journée ou le samedi, avec des rabais pouvant atteindre les 50%. En faisant le tour des principales enseignes, basik a pu facilement acheter de quoi préparer un repas complet à prix cassé pour plusieurs convives, vin et dessert compris.
Mais peut-on consommer ces aliments sans arrière-pensée? Oui, estime Rebecca Eggenberger, responsable alimentation à la Fédération romande des consommateurs. Il faut toutefois être attentif, met-elle en garde: toutes les dates limites de vente n'ont pas la même signification. Les indications "à consommer jusqu’au…" sont à respecter strictement, en particulier pour les denrées très périssables comme la viande hachée ou la volaille. Pour d’autres produits portant la mention "à consommer de préférence avant le…", on peut en revanche sans problème dépasser la date indiquée sur l’emballage, parfois de plusieurs mois.
La FRC a d’ailleurs édité une fiche récapitulative qu'on peut afficher dans sa cuisine. C’est un bon moyen d’éviter le gaspillage alimentaire, qui représente en Suisse 90 kg de nourriture par personne jetée chaque année, pour une valeur de 600 francs.
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Le "frais de la veille" des boulangeries
Deuxième bon plan, les produits de boulangerie "frais de la veille" vendus à prix réduit. C’est le concept des magasins Äss-Bar, nés il y a 10 ans à Zurich et présents aujourd'hui dans sept villes suisses. Basik a testé l’enseigne de Lausanne, dans le Petit-Chêne, à deux pas de la gare. Résultat: des sandwichs à 4 francs, des pâtisseries et du pain dès 2 francs, des croissants à 50 centimes... tout est environ deux fois moins cher qu'ailleurs, pour une qualité quasi identique.
Chaque matin, deux camions font la tournée d'une dizaine de boulangeries partenaires pour récolter les invendus. Le magasin se veut une véritable entreprise, qui verse des salaires conformes aux standards de la branche à ses neuf employés. "C'est la preuve que le concept marche. On peut vendre des choses qui, hier, n'avaient aucune valeur et aujourd'hui en ont une", se réjouit le responsable Jaime Palacios.
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L'auto-cueillette chez le producteur
Troisième astuce, aller se servir directement chez le producteur pour éviter les intermédiaires et les marges qu'ils prélèvent au passage. Un système en général gagnant-gagnant pour le paysan et le consommateur. Basik a tenté l’auto-cueillette de fruits et légumes à Versoix, dans le canton de Genève. Résultat: des pommes Gala de qualité suisse irréprochable deux fois moins chères qu’à la Coop ou à la Migros. "On s'y retrouve parce qu'on peut déduire le prix de la main-d'œuvre, mais aussi du stockage et du conditionnement", explique Christophe Courtois, qui exploite la ferme familiale.
La FRC, elle, soutient ces circuits courts. "Diminuer les intermédiaires permet d’être sûr que ce qu'on paye pour un fruit ou un légume va directement dans la proche du producteur", explique Rebecca Eggenberger. Car en ce qui concerne les marges de la grande distribution, c'est le règne de l'opacité. "La FRC a fait des enquêtes, et nous avons vu que ces marges pouvaient représenter jusqu'à 50% du prix final pour certains produits alimentaires. Nous réclamons davantage de transparence de la part des grands distributeurs".
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Acheter en gros
Quatrième bon plan, acheter en gros pour faire baisser la facture. Basik a accompagné une famille qui allait chercher un quart de bœuf dans une boucherie fribourgeoise. Après désossage, cela donnait 50 kg de viande fraîche, découpée et conditionnée sous leurs yeux selon leurs désirs, le tout au prix imbattable de 26 fr./kg, pour un bœuf Angus élevé dans la région.
"Vous aurez de la viande hachée, mais aussi du rôti et du filet de boeuf à 26 francs", commente le boucher Yves Meys. "Aujourd'hui, au détail, il n’y a peut-être que la viande hachée [de boeuf] qui soit vendue à moins de 26 francs. Tout le reste est plus cher". Et en effet ce jour-là, sur les sites de Coop et Migros, le rôti de bœuf suisse le moins cher était par exemple à 35 francs, et le filet à partir de 55,10 francs.
Conclusion: les petits commerces ne sont pas forcément réservés aux bobos. En cherchant un peu, on peut y trouver tout autant son compte que dans les grandes surfaces.
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Alain Orange/vic