Dans un communiqué commun, la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) et la Plateforme des juifs libéraux de Suisse (PLJS) ont à nouveau exhorté lundi le Conseil fédéral et le Parlement à "mettre enfin en oeuvre une interdiction du Hamas".
La Fondation contre le racisme et l'antisémitisme (GRA) a elle aussi réclamé que le mouvement islamiste palestinien soit classé parmi les organisations terroristes.
Selon le GRA, "le Hamas nie le droit à l'existence d'Israël, propage des idées antisémites et assassine des personnes juives sans distinction".
L'autorité fédérale compétente devrait interdire les activités de financement en Suisse et renoncer à la distribution de fonds d'aide, réclame le GRA.
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Demande de l'UDC et du PLR
L'UDC demande lui aussi l'interdiction de l'organisation islamiste, ainsi que l'arrêt de toute aide aux organisations palestiniennes.
Qui plus est, sur son compte X, l'UDC demande que les adhérents du Hamas et leurs sympathisants qui se trouvent en Suisse soient immédiatement placés sous surveillance des services de renseignement de la Confédération.
Le PLR estime qu'il n'est plus possible de discuter avec le Hamas, après les attaques de ce week-end. Quant à l'aide aux Palestiniens, le gouvernement fédéral doit s'assurer qu'elle "n'aide pas les terroristes".
Attendre une résolution de l'ONU
Ces revendications ne sont pas nouvelles, mais toutes les tentatives menées devant le Parlement pour une telle interdiction ont échoué jusqu'à présent.
Les autorités suisses attachent énormément de prix à leur rôle de bons offices, qui selon elles nécessite un dialogue avec toutes les parties et le Conseil fédéral estime qu'il ne peut interdire que des organisations qui le sont également par l'ONU.
De ce fait, seuls Al-Qaïda, le groupe Etat islamique et quelques organisations apparentées sont actuellement interdits en Suisse. Ce n'est pas le cas du Hamas.
Pas possible, indique Ignazio Cassis
"Notre situation juridique ne nous permet pas pour l'instant de lister des organisations terroristes", a déclaré le conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères Ignazio Cassis, lors d'un point de presse lundi à Berne. "Ceci ne signifie pas que nous ne pouvons pas agir contre les terroristes", a-t-il ajouté.
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"La Suisse est solidaire de la population d'Israël. Et elle condamne avec la plus grande fermeté les attaques terroristes", a déclaré Ignazio Cassis.
Il a aussi annoncé la création d'une task-force pour suivre la situation en Israël et dans les territoires palestiniens occupés.
agences/vajo
Swiss va rapatrier des Suisses d'Israël à la demande du DFAE
La compagnie aérienne Swiss va rapatrier mardi des Suisses d'Israël. Un vol d'évacuation aller-retour entre Zurich et Tel Aviv sera effectué à la demande du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE).
La liaison régulière est en revanche interrompue jusqu'à samedi. Swiss suit de près l'évolution de la situation et décidera en temps voulu de la reprise des vols entre la Suisse et Israël.
Voyages déconseillés
Les voyages en Israël restent déconseillés, rappelle de son côté le DFAE. Ce dernier a officiellement appelé samedi à renoncer aux voyages en Israël. Selon les données du DFAE, environ 430 voyageurs suisses en Israël étaient enregistrés lundi via l'application "Travel Admin" de la Confédération.
Quelque 500 personnes s'étaient annoncées jusqu'à lundi après-midi via la Helpline du DFAE. Il s'agit soit de personnes se trouvant sur place, de proches inquiets et de personnes qui prévoyaient un voyage en Israël.
Environ 28'000 Suisses officiellement enregistrés vivent en Israël et dans les territoires palestiniens, selon le DFAE.