Genève, Coire, Bâle ou encore Zurich sont quelques-unes des villes suisses qui font face à ces nouvelles scènes ouvertes de la drogue, et elles réagissent pour tenter de juguler le problème.
Au coeur de la capitale grisonne, un parc est devenu la plus grande scène de la drogue du pays après Genève. Pour faire face à cette situation alarmante, les autorités prévoient d'ouvrir l'an prochain un local de consommation destiné aux toxicomanes.
"Le trafic de drogue et la criminalité liée à ce trafic ne vont pas franchement changer. Mais la consommation publique et le trafic qui engendre beaucoup d'agressivité et de nombreuses plaintes de la population, cela va nettement diminuer", estime Patrik Degiacomi, conseiller municipal de Coire, mardi dans le 12h45 de la RTS.
Le crack, dérivé de la cocaïne, est une drogue extrêmement addictive qui pousse les toxicomanes à la fumer jusqu'à quinze fois par jour. Le canton de Genève a récemment annoncé l'octroi de 6 millions de francs pour lutter contre la scène du crack, une mesure prise la semaine dernière.
A Zurich, des conteneurs de consommation seront installés dans un parc le mois prochain pour tenter de contrôler la situation.
Un retour en arrière
Ces nouvelles scènes ouvertes de la drogue évoquent tristement celles des années 1990, lorsque la Suisse était aux prises avec une épidémie d'héroïne. Face à cette crise, la Confédération avait mis en place sa politique des quatre piliers, comprenant la prévention, la répression, la réduction des risques et la thérapie.
Pour le professeur Michael Herzig, spécialiste des addictions, cette politique a montré son efficacité. Il souligne toutefois que le pilier de la réduction des risques, qui inclut les locaux de consommation, n'a pas suivi le rythme des changements dans les habitudes de consommation. Cela a contribué aux situations actuelles de scènes ouvertes de la drogue en Suisse.
Julien Guillaume/vajo