"Je suis prête, mon esprit dit oui, mon coeur dit oui, j'aimerais contribuer à façonner la Suisse de demain au sein du Conseil fédéral", a déclaré Evi Allemann lundi devant les médias à Berne. "Je dirige volontiers", a-t-elle ajouté.
Evi Allemann, 45 ans et mère de deux enfants, est la sixième membre du Parti socialiste et la première femme à se lancer dans la course à cette élection qui aura lieu le 13 décembre. Après avoir été conseillère nationale entre 2003 et 2018, Evi Allemann est entrée au gouvernement bernois en 2018.
Elue auparavant au Grand Conseil bernois en 1998 à l'âge de 19 ans, la Bernoise a également été présidente de l'Association transports et environnement (ATE) et de la section bernoise de l'Asloca.
Trouver des solutions
"Je suis habituée depuis 25 ans à être en minorité, mais à trouver quand même des solutions." Le canton de Berne est un peu comme la Suisse, avec des grandes villes, la campagne et des agglomérations, ainsi que plusieurs langues et cultures, détaille-t-elle.
Des bons compromis sont nécessaires pour avancer, estime-t-elle par ailleurs. Et la Bernoise de citer la hausse des primes maladie, devenue un vrai problème pour la population. Tous les acteurs de la santé doivent se retrouver à la même table, plaide-t-elle.
Globalement, la question de la perte du pouvoir d'achat lui tient à coeur. "Ce ne sont pas seulement les primes qui augmentent, mais les loyers, l'électricité, les biens."
En finir avec les énergies fossiles
Evi Allemann liste encore comme priorité pour la Suisse la lutte contre le réchauffement climatique. Il faut en finir avec les énergies fossiles. "Mais l'énergie doit rester abordable pour la population." A la tête de la Direction de l'intérieur et de la justice du canton de Berne, "je suis confrontée à ces questions avec l'aménagement du territoire."
Les relations avec l'Union européenne sont également fondamentales aux yeux d'Evi Allemann. Ainsi que la numérisation de la Suisse, car "de nombreuses possibilités d'amélioration existent." Le canton de Berne a par exemple entièrement numérisé les demandes de permis de construire et celles pour les subventions de primes maladie.
Interrogée sur le fait qu'elle ne siège plus au Parlement depuis cinq ans, la candidate avoue volontiers qu'il est "plus simple de mener les discours si l'on est membre de l'Assemblée fédérale". "Mais j'ai maintenu jusqu'à présent de bonnes relations avec le Parlement. C'est un défi de mener cette campagne en tant que conseillère d'Etat avec un agenda très chargé, mais je suis prête", a-t-elle insisté dans l'émission Forum de la RTS.
Candidate malheureuse en 2022
Evi Allemann s'était déjà portée candidate en novembre 2022 pour succéder une autre Bernoise, Simonetta Sommaruga. Mais le groupe parlementaire socialiste avait alors préféré, de justesse, miser sur un ticket avec la Bâloise Eva Herzog et la Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider, finalement élue.
Cette fois, "mes chances ne sont ni meilleures ni moins bonnes que l'an dernier. Mais ma motivation est intacte", a estimé la socialiste, qui a aussi assuré au micro de la RTS qu'il ne s'agissait pas de prendre sa revanche: "J'ai toujours envie de prendre mes responsabilités pour notre pays et d'apporter mon expérience de conseillère d'Etat au niveau national".
La présence d'Albert Rösti au Conseil fédéral, également un Bernois, n'est pas un problème pour une éventuelle élection, évacue-t-elle. Il faut surtout un équilibre entre les régions, entre les villes et les campagnes. Les zones urbaines doivent être bien représentées.
>> Relire : Le Parti socialiste a lancé les auditions publiques de ses candidates au Conseil fédéral
lan/boi avec ats
Les autres candidats socialistes à la succession d'Alain Berset
Cinq hommes sont déjà sortis du bois pour succéder à Alain Berset: le conseiller aux Etats zurichois Daniel Jositsch, les conseillers nationaux Matthias Aebischer (BE), Jon Pult (GR) et Roger Nordmann (VD), ainsi que le président du gouvernement de Bâle-Ville Beat Jans (BS):
- Le socialiste vaudois Roger Nordmann se présente à la succession d'Alain Berset
- Le socialiste grison Jon Pult est candidat à la succession d'Alain Berset
- Le socialiste bâlois Beat Jans se lance dans la course au Conseil fédéral
- Le Bernois Matthias Aebischer se lance dans la course à la succession d'Alain Berset
- Le Zurichois Daniel Jositsch candidat à la succession d'Alain Berset
Jusqu'au 29 octobre
Les candidats socialistes intéressés à succéder à Alain Berset au Conseil fédéral ont jusqu'au 29 octobre à midi pour s'annoncer. Le groupe parlementaire PS n'a pas établi de critères autres que présenter "une sélection de candidat-es" pour l'élection du 13 décembre.
Une commission les évaluera le 4 novembre. Le groupe parlementaire rendra ensuite son verdict le 25 novembre.
Les candidats devront se présenter au parti et à la population lors de quatre auditions publiques. Celles-ci auront lieu le 6 novembre à Genève, le 8 novembre à Bienne (BE), le 9 novembre à Olten (SO) et le 14 novembre à Schaffhouse.