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Un partisan de l'EI écope d'une peine de 32 mois de prison au Tribunal pénal fédéral

Le Tribunal pénal fédéral à Lausanne. [KEYSTONE - Laurent Gillieron]
Un partisan de l'EI écope d'une peine de 32 mois de prison au Tribunal pénal fédéral / Le Journal horaire / 18 sec. / le 17 octobre 2023
Le Tribunal pénal fédéral a prononcé mardi une peine de 32 mois de prison, dont 16 ferme, contre un homme de 25 ans pour violations de la loi interdisant les groupes islamistes, propagation de scènes de violence et escroquerie. Le Ministère public avait requis 55 mois.

La cour a assorti la peine privative de liberté d'une peine pécuniaire avec sursis de 100 jours-amendes à 100 francs. La période de probation est fixée à 5 ans. Durant ce temps, ce Suisse devra suivre un programme de déradicalisation.

La défense avait plaidé en faveur d'une peine de 21 mois, complétée par 150 jours-amendes à 50 francs. Ces deux sanctions devaient être assorties du sursis.

Droit au silence

Les juges ont retenu que, après un voyage en Syrie en 2014, le jeune homme jouissait d'un certain prestige au sein du cercle salafiste de Winterthour (ZH). Ce séjour et ses connaissances de la langue arabe lui donnaient une autorité naturelle. Elles en faisaient un interlocuteur privilégié et il était un ardent sympathisant du groupe Etat islamique (EI).

Devant la cour, le prévenu a largement fait usage de son droit au silence. En particulier face aux questions qui auraient permis de déterminer son état d'esprit. Il a indiqué qu'il était toujours un bon musulman et qu'il se rendait à la prière du vendredi.

L'homme a maintenu que la charia faisait partie du Coran et qu'elle devait être appliquée. Il ne s'est pas distancié explicitement de l'idéologie de l'EI. Mais il a aussi répété qu'il ne voulait plus avoir de problème avec la justice. Il a conclu que ce n'était pas son idéologie qui l'avait amené devant ce tribunal mais le fait d'avoir enfreint les lois suisses.

Propagande islamiste

Le Ministère public de la Confédération (MPC) lui reproche diverses infractions à la loi interdisant les groupes Al-Qaida et EI. Il est ainsi accusé d'avoir amené d'autres personnes à rejoindre la milice terroriste ou d'avoir renforcé leurs convictions.

Le Parquet a dénoncé son gros engagement au sein du cercle de Winterthour. Il lui reproche aussi d'avoir diffusé de la propagande auprès d'autres salafistes en passant par les réseaux sociaux. Enfin, le prévenu aurait téléchargé à trois reprises des représentations de violence et les aurait communiquées à des tiers.

L'intéressé et son avocat ont contesté toute fonction de direction. Il aurait adhéré au groupe entre février 2018 et fin octobre 2019 alors que celui-ci était déjà formé. Dans ces conditions, on ne peut pas prétendre qu'il l'aurait créé et dirigé.

En 2019, l'accusé a été condamné par la justice des mineurs à 1 an avec sursis après son voyage en Syrie. Par la suite, il a été placé sous surveillance par le MPC. Sa voiture et son téléphone ont été mis sous écoute ainsi que deux locaux où se retrouvaient entre 40 et 50 sympathisants de l'EI.

Ces écoutes ont révélé que le jeune homme avait simulé un accident afin de toucher des prestations des assurances. Son gain indu s'est élevé à quelque 16'000 francs. Cette infraction lui vaut d'être aussi condamné pour escroquerie.

ats/boi

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