À mi-chemin entre une camionnette de livraison et un vélo électrique, ce type de vélo cargo dispose de trois, voire quatre roues et est muni d'un compartiment qui fait office de coffre. Son poids et son volume lui valent ainsi le qualificatif officiel de "cyclomoteur lourd".
Or, le projet mis en consultation jusqu'à mercredi par le Conseil fédéral veut les laisser accéder aux pistes cyclables. Une idée que l'association transports et environnement (ATE) voit d'un mauvais oeil: "On parle de véhicules imposants", qui peuvent aller jusqu'à 450 kilos, souligne sa porte-parole Camille Marion. "Donc en cas de collision, ils occasionnent forcément des lourds dégats. Ça risque de diminuer la sécurité des pistes cyclables", estime-t-elle.
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Fort potentiel dans la transition écologique
Pourtant, même s'ils restent plutôt rares à l'heure actuelle, ils ont une réelle utilité. "On est dans un contexte où le commerce en ligne explose, la logistique explose, et on répond à cette demande avec des camionnettes thermiques qui ne sont souvent pas très remplies", déplore par exemple Patrick Rérat, professeur de géographie des mobilités à l'Université de Lausanne. Il y a donc un enjeu d'utiliser davantage ces vélos cargo, même si leur place sur la voirie doit effectivement être réglée, estime-t-il.
C'est également l'avis de la faîtière Pro Vélo, qui saluait dans un communiqué en juin l'élargissement des possibilités d'utilisation des vélos cargo dans la logistique urbaine. L'association de défense des cyclistes estimait également positive l'apparition d'une signalisation propre à ces véhicules pour délimiter des aires de stationnement spécifiques. "Les vélos cargo ont un grand potentiel", commentait l'association.
Le Conseil fédéral devrait apporter une réponse qui tienne compte du résultat de la consultation au printemps 2024.
Philéas Authier/jop
L'abaissement de la limite d'âge à 12 ans pour les vélos électriques fait également débat
À l'issue de la consultation, le Parlement fédéral s'est montré favorable à l'abaissement de l'âge minimum pour conduire un vélo électrique lent (limité à 25km/h) de 14 à 12 ans, sans permis, sous condition d'être accompagné par un ou une adulte.
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Cet abaissement à 12 ans est promu pour des questions touristiques et pour améliorer le quotidien des parents. Certains voudraient même aller plus loin et laisser leurs enfants circuler seuls. Mais pour le Bureau de prévention des accidents, les vélos électriques sont trop rapides et trop lourds, ce qui augmente les distances de freinage et les rend difficiles à manipuler pour des enfants plus légers. Il se montre donc défavorable à la réforme. "Pour nous, ça augmente les dangers sur la route; le risque de blessure grave augmente", estime son porte-parole Nicolas Kessler.
Du côté de Pro Vélo Valais, on est favorable à l'assouplissement, mais seulement si le parcours est sécurisé. Ce qui implique d'avoir des pistes cyclables sur tout le trajet de l'enfant.