Elisabeth Baume-Schneider: "Il est illusoire de penser à des contrôles systématiques le long des frontières"
C'est impossible de contrôler toutes les personnes qui se présentent aux frontières de la Suisse avec d'autres pays, a assuré la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider dans le 19h30 jeudi. "C'est illusoire de penser que l'on pourrait avoir des contrôles systématiques et contrôler l'ensemble tout le long de la frontière."
Concernant la frontière avec l'Italie, "ce qui se fait actuellement est estimé utile et pertinent sans que l'on ait besoin de prendre une décision unilatérale. Pour le moment, on estime que c'est suffisant ainsi", explique la Jurassienne.
Requérants surtout de passage
Pourtant, des pétitions au Tessin et plusieurs partis, dont l'UDC et le PLR, demandent à ce que la Suisse en fasse plus.
Pour répondre à ces craintes, la conseillère fédérale a promis de se rendre au Tessin en novembre mais elle souligne qu'il faut faire la différence entre le nombre de personnes qui se présentent à la frontière et celles qui déposent une demande d'asile. "C'est un pourcentage très modeste de 1,2 ou 1,3%."
L'intensification de ces contrôles serait même risquée, d'après Elisabeth Baume-Schneider. "Si l'on intensifiait ces contrôles, on aurait peut-être même le risque qu'il y ait des demandes formelles d'asile qui soient déposées dans notre pays", déclare-t-elle.
Sujet TV: Philippe Revaz
Adaptation web: Julie Marty avec ats
"Solution transitoire", selon l'Allemagne
La ministre allemande de l'Intérieur Nancy Faeser a défendu, en marge de la réunion des ministres de l'Intérieur de l'UE à Luxembourg, les contrôles introduits aux frontières avec la Suisse. Selon elle, il ne s'agit que d'une solution transitoire.
Les contrôles visent en premier lieu à lutter contre la criminalité des passeurs, a-t-elle déclaré jeudi. Près d'un demandeur d'asile sur quatre arrive en Allemagne avec l'aide de passeurs.
Nancy Faeser espère une amélioration de la situation grâce au paquet commun de l'UE sur l'asile et la migration ainsi qu'à d'autres mesures, notamment le renforcement de la protection des frontières extérieures, qui ne sont pas encore en vigueur. Cela prend du temps, mais "c'est la seule solution possible", a déclaré la ministre.
Vers une libre circulation
Une fois ces mesures mises en oeuvre, on pourra à nouveau travailler avec des frontières ouvertes: "C'est notre objectif à tous, et nous ne l'avons pas perdu de vue", a souligné Nancy Faeser. Car dans l'espace Schengen, dont la Suisse fait partie, il n'y a plus de contrôles systématiques aux frontières.
En ce qui concerne les contrôles aux frontières avec la Suisse, elle a déclaré qu'ils n'étaient que "partiels et adaptés à la situation". Elle juge important que, dans la mesure du possible, ni le commerce transfrontalier ni le trafic frontalier régulier ne soient entravés.