La distribution d'iode, organisée à titre préventif, concerne un rayon de 50 kilomètres autour des centrales de Beznau I/II (AG), Gösgen (SO) et Leibstadt (AG). Les actuelles boîtes violettes seront remplacées par des boîtes de couleur orange.
Les ménages, entreprises et établissements publics des cantons de Berne, du Jura, de Fribourg et de Neuchâtel ne font plus partie du rayon de distribution obligatoire, car la centrale de Mühleberg (BE), mise hors service en 2019, est en cours de démantèlement.
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Les cantons veillent aussi à ce que des comprimés d'iode soient stockés de manière appropriée afin de pouvoir approvisionner toute la population en cas d'urgence. Les stocks cantonaux sont actuellement en train d'être complétés pour couvrir les besoins des communes.
Douze millions d'emballages
La Confédération a acheté douze millions d’emballages de comprimés d'iode. Le budget pour les dépenses de la campagne de distribution d’iode s'élève à 34 millions de francs. Onze millions sont financés par les exploitants des centrales nucléaires, qui versent 1,22 million de francs par an à la caisse générale de la Confédération de 2021 à 2029.
La Pharmacie de l’armée est la seule unité administrative de la Confédération à disposer des autorisations de Swissmedic pour la fabrication, l’importation, le commerce de gros et l’exportation de médicaments. Elle est aussi responsable de leur acquisition, de leur stockage, de leur distribution et de leur élimination.
Pour la distribution, elle collabore avec l’Office fédéral de la santé publique et La Poste. "C’est une mission de transport pas comme les autres, qui a lieu tous les 10 ans", explique Stefan Dauner, porte-parole de La Poste, samedi dans le 12h45 de la RTS. "On va distribuer des emballages à environ quatre millions de personnes dans 12 cantons."
Les comprimés d'iodure de potassium peuvent être stockés au maximum dix ans. Ils doivent être remplacés et éliminés dans les règles de l'art après cette période.
Protection de la glande thyroïde
La prise de ces comprimés est prescrite uniquement sur ordre des autorités, en particulier de la Centrale nationale d’alarme (CENAL), rappelle le Groupement de la défense. Ces médicaments empêchent l’accumulation d’iode radioactif dans la thyroïde et préviennent ainsi l’apparition d’un cancer dans cette glande.
"Les comprimés d'iode vont saturer la glande thyroïde et empêcher l'iode radioactif d'y entrer", explique Sybille Estier, cheffe de la section Radioactivité de l'environnement de l'OFSP.
Les comprimés ne peuvent cependant rien contre d’autres nucléides qui irradient diverses parties du corps. "Par exemple, le césium va se stocker dans le muscle. D’autres vont se stocker dans les os. Et contre ces radionucléides-là, il n'y a pas de remède", précise Sybille Estier.
La prise des comprimés n’est prévue qu’en cas d’accident nucléaire grave lors duquel de la radioactivité serait libérée.
edel avec ats