"Je suis un fervent défenseur du sport, car il a la faculté de pouvoir réunir l’entier de la population et de la société", affirme Sergei Aschwanden lundi dans La Matinale de la RTS. Selon lui, la Suisse peut obtenir l'organisation des Jeux olympiques de 2030, "à condition de se poser les bonnes questions et de réfléchir à un concept qui tienne la route".
Selon lui, le CIO a ouvert la porte à des projets novateurs, "c'est la raison pour laquelle, avec le comité de pilotage, nous sommes convaincus qu'il faut tenter notre chance pour l'organisation des jeux en 2030 ou 2034".
Projet alternatif et innovant
Swiss Olympic oeuvre sur un concept décentralisé sur l’entier du pays, dans les quatre régions linguistiques. "Cela permet de travailler avec des comités d’organisation déjà existants. Avec les Jeux olympiques de la jeunesse en 2020 et l'organisation de plusieurs championnats d’Europe ou du monde dans différentes disciplines en Suisse jusqu'en 2030, on a la chance d’avoir une expertise existante, il faut capitaliser là-dessus", affirme Sergei Aschwanden.
Le concept ne prévoit donc pas de ville hôte, mais un pays hôte, soit une manifestation multisite. "C’est un élément clé de notre dossier. Nous travaillons sur des jeux durables, décentralisés et innovants, en aucun cas nous ne souhaitons investir dans de nouvelles infrastructures", explique-t-il.
L’entier des athlètes, des membres du CIO et des spectateurs se déplaceront en transports publics
L'étude de faisabilité de Swiss Olympic ne prévoit aucun investissement, mais l'ancien judoka n'exclut pas un investissement de la part des collectivités publiques. "Il est possible que certaines communes ou que certains cantons, qui ont des infrastructures existantes, par le fait d'accueillir des Jeux olympiques, souhaitent investir pour moderniser leurs infrastructures, mais ceci reste de la compétence des cantons et des communes", précise-t-il.
Depuis dix ans, régulièrement, la Confédération injecte de l'argent public pour maintenir à niveau des infrastructures sportives, afin que les sportifs nationaux puissent s’entraîner de manière adéquate. Sergei Aschwanden y voit "un bon complément entre les entités privées qui souhaitent ces jeux et les entités publiques".
En ce qui concerne les transports, le comité de candidature prévoit "de déplacer l’entier des athlètes, des membres du CIO et des spectateurs en transports publics. Nous avons pris en exemple les Jeux olympiques de la jeunesse, où tous les participants ont été véhiculés de cette manière".
Un calendrier serré
La Ville de Berne, qui a été consultée pour accueillir la cérémonie de clôture, affirme que les délais sont trop courts. Une analyse que ne partage pas Sergei Aschwanden, car le projet ne prévoit pas de nouvelle construction. "On est sur des délais identiques à ceux que fixait le CIO lorsqu'il attribuait des jeux seulement sept ans en avance. Là, nous parlons de six ans, sans investissement, donc en termes de délais, nous y sommes".
Mais il reste plusieurs défis de taille. Notamment celui de devoir fournir des garanties au CIO. "Avant le mois de mars de l’année prochaine, le dossier dans son ensemble doit être étudié jusque dans les moindres détails. Cette période sera extrêmement intense pour pouvoir finaliser le tout".
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Propos recueillis: Pietro Bugnon
Adaptation web: Miroslav Mares