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La population votera sur une 13e rente AVS et sur une retraite à 66 ans le 3 mars prochain

Deux personnes âgées qui marchent et discutent. [AP/Keystone - Franka Bruns]
La population votera sur une 13e rente AVS et sur une retraite à 66 ans le 3 mars prochain / Le Journal horaire / 13 sec. / le 25 octobre 2023
Le peuple devra bientôt se prononcer sur deux objets liés aux retraites: l'initiative populaire des syndicats pour une 13e rente AVS et celle des Jeunes PLR "Pour une prévoyance vieillesse sûre et pérenne", qui demande de repousser la retraite à 66 ans, sont agendées au 3 mars, a annoncé le Conseil fédéral mercredi.

Lancée par l'Union syndicale suisse ainsi que des organisations féminines et de retraités, le premier texte demande le versement d’une rente de vieillesse supplémentaire, du même montant que la rente AVS perçue chaque mois. Cela correspond à une hausse mensuelle des rentes de 8,33%.

Le Parlement a rejeté le texte et le camp bourgeois a catégoriquement refusé l'idée d'un contre-projet. Une augmentation de la rente n'est financièrement pas soutenable et aggraverait les problèmes de l'AVS à long terme. Si l'initiative était acceptée, les dépenses supplémentaires pour l'AVS atteindraient 5 milliards de francs en 2032, a -t-il alors plaidé.

Les rentes AVS ne sont pas suffisantes actuellement, a fait valoir en vain la gauche. Quelque 200'000 personnes âgées peuvent à peine vivre de l'AVS et sont affectées par la pauvreté. Et un tiers des femmes n'ont pas de deuxième pilier, selon des estimations. Elles dépendent donc entièrement de l'AVS, qui est insuffisante dans beaucoup de cas.

Le Conseil fédéral n'a pas proposé de contre-projet non plus. La réforme AVS 21 a été acceptée récemment, a souligné le ministre socialiste des affaires sociales Alain Berset, appelant à la patience.

Une retraite à 66 ans?

Le texte des Jeunes PLR prévoit lui de relever l'âge de la retraite AVS à 66 ans pour tout le monde. Une fois cette étape atteinte, la hausse serait liée à l'espérance de vie. Là aussi, gouvernement et Parlement ont refusé le texte et ne voulaient pas de contre-projet.

Au Conseil des Etats, l'idée a été largement rejetée. Au National, dans un premier temps, la droite a fait passer de justesse une proposition pour élaborer un contre-projet misant sur un mécanisme de frein à l'endettement pour l'AVS, afin d'éviter que l'assurance ne tombe dans les chiffres rouges. Mais une semaine plus tard, l'UDC s'est ralliée à la gauche et au Centre et le projet a été enterré.

Le Conseil fédéral n'en voulait pas non plus. Il a rappelé que le Parlement va se pencher sur une nouvelle réforme d'ici 2026 pour stabiliser l'AVS pour la période de 2030 à 2040. Et le score très serré sur la votation AVS21 doit inciter à la prudence.

Ce dimanche de votations aura valeur de test. La personne appelée à remplacer Alain Berset au Conseil fédéral pourrait se retrouver immédiatement sous les projecteurs sur ces deux initiatives.

ats/ther

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