L'initiative "Pour une Suisse qui s'engage" (initiative Service citoyen) veut que tous les jeunes s'engagent au bénéfice de la collectivité et de l’environnement, et non plus seulement les jeunes hommes suisses déclarés aptes au service dans l'armée. Les initiants citent la réhabilitation de forêts après une tempête (actuelle tâche de la protection civile), l'engagement auprès de jeunes exposés à des dépendances (tâche du service civil) ou l'implication dans les troupes de sauvetage (tâche de l'armée).
Le comité souhaite lancer un débat d'ampleur nationale sur la valeur et l'avenir de l'engagement de milice en Suisse. Le service citoyen est une thématique importante pour le futur de la société, ainsi que pour la cohésion sociale du pays, selon lui.
L'initiative permettrait aussi de garantir les effectifs. Les initiants estiment que le texte amène une "proposition de réforme constructive pour faire face ensemble aux défis sécuritaires, sociaux et environnementaux auxquels nous sommes confrontés, comme les pandémies, les guerres, le changement climatique et la polarisation de la société".
Lancée par l'association genevoise du même nom, l'initiative est soutenue par plusieurs partis centristes et des associations.
GSsA et gauche s'y opposent
Dans la foulée, le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) a indiqué dans un communiqué qu'il s'engagerait "avec véhémence contre une extension du service obligatoire" si une votation populaire devait avoir lieu. Concernant les effectifs, "l'armée pourrait continuer à passer outre la volonté des personnes astreintes au service. Il n'est pas question d'un libre choix", argue-t-il.
Le GSsA a aussi pointé la possibilité d'un dumping salarial et estimé que l'initiative ne mènera pas à plus d'égalité. Les femmes, déjà majoritairement concernées par le travail de "care" non rémunéré, se verraient imposer les inconvénients supplémentaires d'une obligation de servir. "L'égalité ne signifie pas que les femmes soient également obligées de faire l'armée, mais que les hommes ne soient plus obligés de la faire non plus", a-t-il écrit.
Le PS s'oppose aussi au texte. Dans un communiqué, il se dit contre "l'introduction d'un service obligatoire mal payé pour tous les jeunes, qui aurait pour conséquence de reporter leur formation initiale et continue et de les empêcher d'exercer des activités bénévoles de leur choix".
ats/ther