A Zurich, quelque 7000 personnes se sont rassemblées en début d'après-midi, selon les organisateurs, alors que la police parlait simplement de "plusieurs milliers" de participants. Les manifestations ont aussi réuni 2000 personnes à Lausanne, 1800 à Genève, plus d'un millier à Berne et entre 300 et 400 à Bellinzone. A Bâle, un rassemblement non autorisé a réuni 300 personnes.
Partout, les manifestants brandissaient des drapeaux palestiniens. Les principaux slogans étaient "Free Palestine" et "Stop War". Le "massacre massif" du peuple palestinien ne doit pas "se produire dans le silence et l'indifférence générale", a affirmé le collectif Lausanne-Palestine, à l'origine du rassemblement dans la capitale vaudoise.
A Berne, les organisateurs ont exigé un cessez-le-feu immédiat, la fin du siège et du "génocide". Mais les manifestants zurichois ont également qualifié Israël de "terroriste", alors qu'à Berne des participants demandaient si les droits de l'Homme étaient aussi valables pour les Palestiniens.
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"Silence" suisse critiqué
Certaines banderoles montraient des comparaisons avec Adolf Hitler ou qualifiaient l'Occident de "soutien du terrorisme". A Genève, les manifestants ont scandé "Israël criminel" ou "Israël assassin", ainsi que des reproches contre le gouvernement américain. Les banderoles alternaient elles entre les "Boycott Israël" et "Stop au génocide à Gaza".
La position de la Suisse a également été critiquée, son "silence" étant jugé "complice". "Nous ne partageons pas la position de la Suisse, au centre des intérêts impérialistes", a affirmé l'un des organisateurs. Il a demandé au Conseil fédéral de condamner clairement les bombardements israéliens dans la bande de Gaza et de mettre un terme à toute vente d'armement à l'Etat hébreu.
"Nous dénonçons et condamnons l’hypocrisie des Etats-Unis, de l’Europe et de tous ces pays, y compris la Suisse qui taxent la résistance palestinienne de terrorisme", renchérissaient les organisateurs de la manifestation de Bellinzone dans un flyer.
Slogan controversé
En tête du défilé bâlois figurait une banderole avec l'inscription controversée "From the river to the sea, Palestine will be free" (en français: "de la rivière (le Jourdain, ndlr) à la mer, la Palestine sera libre").
Ce slogan ambivalent est souvent dénoncé pour son caractère antisémite - il reviendrait à appeler à la destruction de l'Etat d'Israël. Une critique rejetée par le président de l'Association Suisse-Palestine (ASP) Geri Müller dans une allocution prononcée à Berne.
Pour l'ancien conseiller national (Vert/AG), ce slogan exprime que les Palestiniens doivent pouvoir vivre librement dans la région située entre le fleuve Jourdain et la Méditerranée. En le qualifiant d'antisémite, on veut faire taire les voix critiques, a-t-il poursuivi. Il a également exigé l'abolition de "l'apartheid" à l'origine de toute violence.
Altercations verbales
Les manifestations se sont déroulées partout de manière pacifique, en présence de la police. Quelques altercations verbales ont eu lieu entre les manifestants et des passants, mais aucun incident important n'a été signalé.
ats/kkub