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La population suisse critique à l'égard de l'IA dans le journalisme, montre une étude

La population suisse est critique à l'égard de l'IA dans le journalisme, montre une étude zurichoise. [Keystone - Christian Beutler]
La population suisse est réticente face à l'information journalistique produite par l'IA, selon une étude zurichoise / La Matinale / 1 min. / le 31 octobre 2023
La population suisse est réticente à l’égard de l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) dans la production d'actualités. Actuellement, les Suisses et les Suissesses sont peu enclins à utiliser et à payer pour des informations produites par l'IA, selon une étude zurichoise.

Les sociétés de médias font de plus en plus appel à l'intelligence artificielle (IA) pour produire des contenus d'actualité, rappelle lundi le Centre de recherche sur le public et la société (fög) de l'Université de Zurich. Le lancement de l'IA générative de type ChatGPT a donné un nouvel élan à cette évolution.

A l'aide d'un sondage représentatif, le fög a analysé l'opinion du public suisse sur les contributions médiatiques produites par l'IA. Ainsi, un tiers seulement (29%) des personnes interrogées liraient des contributions entièrement écrites par l'IA. En revanche, 84% d’entre elles liraient des textes écrits par les journalistes sans l'utilisation de l'IA.

Météo, sports et célébrités

Les sondés s'imaginent plus facilement lire des articles générés par l'IA sur la météo, le sport, les cours de la bourse et les célébrités. L'acceptation est nettement plus faible pour les articles consacrés à la politique, à l'économie, à la science ou à la culture.

Une nette majorité (61%) pense que la qualité globale des reportages se dégradera si l'IA se charge davantage de la rédaction des articles. Les sondés craignent un recul du pluralisme d'opinion et une augmentation des fausses informations. Plus de 80% des personnes interrogées veulent également que les contenus créés entièrement ou partiellement avec l'aide de l'IA soient déclarés comme tels.

Pas de réglementation dans la branche

Jusqu'ici, les sociétés de médias suisses se montrent toutefois réservées, relève le fög. Il n'existe pas encore de normes à l'échelle de la branche.

Les entreprises de médias devraient accorder une plus grande importance à la déclaration de l'IA, estime le directeur du fög Mark Eisenegger. "C'est la seule façon pour le journalisme de se démarquer du nombre croissant d'offres peu sérieuses qui misent sur l'IA générative."

Seuls 10% des sondés seraient prêts à payer pour des contenus médiatiques rédigés entièrement par l'IA. Outre les déficits de qualité attendus, une des raisons de la faible disposition à payer pourrait être que la majorité associe l'utilisation de l'IA à des économies de coûts et de temps pour les entreprises de médias.

Les "indigents" en augmentation

Le journalisme est confronté à d'autres défis, rappelle encore le fög: le groupe des "indigents en matière d'information", dont la consommation d'actualités est inférieure à la moyenne, continue de croître pour représenter 43% de la population suisse.

Enfin, le journalisme "constructif", qui met l'information en perspective tout en incluant des pistes de solutions aux problèmes, est de plus en plus souhaité. Un développement du journalisme constructif ou "positif" pourrait donc contrecarrer une indigence croissante en matière d'information.

L'enquête du fög se base notamment sur les données fournies par 2000 utilisateurs d'internet en Suisse alémanique et romande.

ats/iar

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