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Les forêts funéraires, une alternative aux cimetières, font leur apparition en Suisse romande

Reposer au pied d'un arbre après sa mort, c'est possible dans les forêts funéraires
Reposer au pied d'un arbre après sa mort, c'est possible dans les forêts funéraires / 19h30 / 3 min. / le 31 octobre 2023
Très répandues en Suisse alémanique, les forêts funéraires s'implantent petit à petit aussi en Suisse romande. C'est l'une des rares alternatives aux cimetières pour faire reposer ses défunts et elles permettent un repos éternel au pied d'un arbre.

C'est au pied d'un arbre de la forêt de Corminboeuf qu'Aurélie François vient se recueillir à la mémoire de son petit Soem. A l'âge de trois mois, il a été victime de la mort subite du nourrisson.

"On a décidé de disperser ses cendres dans le fleuve, donc il n'a pas un endroit à lui de recueillement. Du coup, on sème des graines un peu partout en sa mémoire et cet arbre en fait partie", témoigne mardi dans le 19h30 la maman endeuillée.

Les forêts funéraires répondent à un nouveau besoin en matière de rites funéraires. Elles sont écologiques, écoresponsables et, essentiellement, elles donnent un lieu de mémoire aux vivants hors des lieux traditionnels. Car de plus en plus de familles ne souhaitent plus construire un monument funéraire, mais elles tiennent à l'idée d'avoir un endroit précis de recueillement.

Fribourg compte une trentaine de sites

Fort de ce constat, Maryam Bussard et Frédy Moulin ont décidé il y a deux ans de créer des forêts du souvenir. Aujourd'hui, il en existe une trentaine autour de Fribourg. Leur objectif, c'est de proposer des arbres protégés pendant 50 ans partout en Suisse romande.

"On choisit un arbre comme gardien de la mémoire. On est au milieu de la nature, de la vie. Cette continuité apporte une sorte d'apaisement aux familles", explique Maryam Bussard, cofondatrice de Sôvenance. "Mais surtout ce que l'on ne veut pas, ce sont des forêts cimetières, avec des arbres qui représentent chacun une personne", souligne Frédy Moulin, cofondateur de Sôvenance.

Des cendres au milieu du vivant

Depuis moins d'un mois, à côté du cimetière de Madretsch, la ville de Bienne propose également une forêt funéraire. A l'orée du bois, à l'attention des familles, une carte et des plaques commémoratives ont été installées. "Les cendres ne sont pas déposées dans des urnes, elles sont enterrées et recouvertes. C'est pour cela que vous ne verrez rien si vous vous promenez dans la forêt", affirme Roger Racordon, responsable du département de l'infrastructure de Bienne.

Dans la forêt, il n'y a pas de cérémonie. Celles-ci se font dans un endroit à côté, dans le cimetière. Car la forêt doit rester un lieu où le vivant garde sa place. Dans ce but, une crèche y a été aménagée. "Ce mélange permet une autre approche de la vie et un autre regard sur la mort", précise Lena Frank, conseillère municipale de Bienne.

Sujet TV: Fanny Moille

Adaptation web: Miroslav Mares

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