Les autres partis affichent des doutes quant à une candidature verte au Conseil fédéral
Gerhard Andrey est le premier Vert à s'annoncer. D'autres pourraient suivre, mais peu importe le nom du candidat, les aspirations des Vert-e-s sont loin de faire l'unanimité.
Le parti écologiste remet en question la répartition des sièges au gouvernement, mais pour Manfred Bühler, conseiller national UDC bernois, les revendications des Vert-e-s ne sont pas légitimes, "en tout cas cette année, suite aux résultats des élections fédérales". Le parti a en effet perdu cinq sièges au Conseil national le 22 octobre dernier.
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Pour Manfred Bühler, la formule magique actuelle est "quelque chose d'important" pour l'UDC. "Nous avons dû nous battre pendant des années pour restaurer cette formule magique lorsqu'il y avait une représentante du PBD au gouvernement", a-t-il affirmé mercredi dans La Matinale de la RTS, faisant référence à Eveline Widmer-Schlumpf qui avait succédé à Christoph Blocher en 2008.
"Il serait bien malvenu de briser ce consensus aujourd'hui en élisant quelqu'un des Vert-e-s", ajoute Manfred Bühler.
"Peu légitime"
Samedi dernier, le président du parti écologiste Balthasar Glättli annonçait que les Vert-e-s présenteraient bien une candidature, malgré leur défaite aux dernières élections. Le vice-président du groupe parlementaire Fabien Fivaz avait précisé que le parti attaquerait uniquement "l'un des deux sièges PLR, qui est à son plus bas historique".
Pour le conseiller national PLR vaudois Olivier Feller, cette volonté des Vert-e-s d'entrer au Conseil fédéral est "rationnellement peu légitime". Interrogé dans le 12h30 de la RTS en réaction à cette annonce, il affirmait qu'en termes "de progression en quatre ans, de nombres de sièges et de pourcentage, les Vert-e-s n'ont pas la légitimité de s'attaquer au PLR". "Donc en l'état, je ne pense pas que les Vert-e-s parviendront à modifier la formule magique", a-t-il ajouté.
Les Vert'libéraux indécis
La candidature des Vert-e-s divise également au sein de leurs alliés. Même les Vert'libéraux hésitent à les soutenir. "C'est un dilemme pour nous", affirme le président du Parti vert'libéral Jürg Grossen. Le fait que le parti écologiste vise l'un des sièges du PLR, détenus par le Tessinois Ignazio Cassis et la St-Galloise Karin Keller-Sutter, leur fait craindre "un dépassement du bloc de gauche".
"D'un côté, pour nous, les Vert-e-s remplissent les critères pour revendiquer un siège au Conseil fédéral. Mais d'un autre côté, s'ils le font au détriment du PLR, les forces de gauche seraient alors nettement surreprésentées au gouvernement", affirme Jürg Grossen.
Les Vert'libéraux n'ont pas encore pris de décision, précise le président du parti. "Nous en discuterons en toute franchise au sein du groupe avant de décider", ajoute-t-il.
Les propositions d'éventuels candidatures écologistes peuvent être déposées jusqu'au vendredi 3 novembre. Le groupe décidera le 10 novembre laquelle il soumettra au Parlement. Plusieurs figures du parti, comme la sénatrice genevoise Lisa Mazzone, le conseiller national neuchâtelois Fabien Fivaz ou le président du parti Balthasar Glättli, ont déjà renoncé à se présenter.
Sujet radio: Etienne Kocher
Adaptation web: Emilie Délétroz