Avec l’arrivée des avions de combat américains F-35 en Suisse dès 2028, la Confédération prévoit un nouveau centre d’entraînement pour les pilotes à l’aérodrome militaire de Payerne.
Des bâtiments plutôt bien accueillis par la région. La Communauté régionale de la Broye (COREB) souligne qu'elle est en faveur du développement des activités de la base aérienne, tout en relevant son importance économique, notamment en terme d'emplois.
Seize oppositions
Plutôt que les bâtiments eux-mêmes, ce sont les procédures pour les réaliser qui fâchent les communes broyardes. Ou plutôt "l'inversion des procédures", précisent-elles. Car la Confédération a mis à l'enquête ces constructions avant d'avoir discuté des impacts du F-35 avec les autorités régionales. "Nous n'avons pas de vision globale", regrette Olivier Piccard, président de la COREB, qui a déposé vendredi une opposition.
La démarche a été suivie par 14 communes ainsi que l'Association pour la sauvegarde des intérêts des communes broyardes touchées par l’aérodrome de Payerne (ASIC).
Nuisances sonores
Concrètement, les opposants s'inquiètent surtout des nuisances sonores liées aux nouveaux avions de combat, beaucoup plus bruyants que les F/A-18 en service actuellement.
Ces nuisances ont été constatées dans plusieurs pays où le jet de Lockheed Martin vole déjà, comme les Pays-Bas ou la Norvège.
En Suisse, une étude mandatée par le Département fédéral de la défense (DDPS) a évalué les vrombissements du F-35 à deux fois ceux des F/A-18.
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En contrepartie, l’armée évoque une réduction de moitié du nombre de vols, notamment grâce à l’utilisation de simulateurs. Ces derniers doivent d'ailleurs être hébergés dans les nouveaux bâtiments de l’aérodrome de Payerne.
Or, que ce soit la taille de ces simulateurs, les horaires de vol, ou l’impact sur l’environnement, il reste beaucoup d’inconnues autour des F-35. D’où la volonté des communes broyardes d’établir le Plan sectoriel militaire (PSM) avant d’accepter la construction des nouvelles halles.
Mise à l'enquête en cours
De son côté, le Département fédéral de la défense confirme avoir reçu plusieurs oppositions, mais ne souhaite pas les commenter à ce stade.
Il évoque la mise à l’enquête publique qui n’est pas terminée et qui se poursuit jusqu’à lundi prochain.
Le DDPS indique qu'il décidera des suites à donner après les avoir examinées.
Mathieu Henderson