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Christian Levrat: "Je ne peux pas dire si d'autres emplois seront supprimés" à La Poste

L’interview de Christian Levrat, président du conseil d’administration de la Poste, sur la réduction des dépenses du géant jaune
L’interview de Christian Levrat, président du conseil d’administration de La Poste, sur la réduction des dépenses du géant jaune / 19h30 / 6 min. / le 5 novembre 2023
Après la suppression de 442 postes dans une filiale fin octobre, d'autres emplois semblent menacés à La Poste. Le président du conseil d'administration Christian Levrat a cependant affirmé dans le 19h30 qu'il était "impossible" de savoir à ce stade si ce sera le cas.

Lettres, factures ou cartes postales, le volume de courriers envoyés chaque année a diminué de 30% en dix ans, avec pour conséquence la baisse de 25% du nombre d'employés sur la même période. Et celui-ci devrait encore décroître: en mars dernier, La Poste a lancé un vaste plan d'économies afin de réduire ses dépenses de 42 millions de francs d'ici 2025.

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Le personnel de Direct Mail Company (DMC), une filiale de La Poste chargée de distribuer les publicités non adressées, a subi les frais de ces mesures d'économies. Le 25 octobre dernier, son directeur général annonçait sa disparition et, avec elle, la suppression de 442 postes à temps plein. En Suisse romande, plus de 400 personnes seraient concernées. Les syndicats ont demandé à La Poste de replacer ces employés.

>> Lire : Plus de 400 postes supprimés dans une filiale du géant jaune

De son côté, l'entreprise indique chercher des solutions. Une issue devrait être trouvée pour les 72 employés à temps plein de DMC, selon le président du conseil d'administration de La Poste Christian Levrat. Concernant les 3855 livreurs à temps partiel, "nous allons examiner ce qui est possible", a-t-il affirmé. "Personne ne s'attend à ce que nous puissions proposer des milliers d'emplois à 10%, mais nous devons faire le maximum", a aussi déclaré le Fribourgeois dans la SonntagsZeitung, rappelant qu'il s'agit principalement de taux de 8 à 20%.

D'autres emplois potentiellement menacés

Les emplois chez DMC ne sont pas les seuls menacés. Selon la presse alémanique, 300 postes seraient sur la sellette au sein de La Poste. Un chiffre que Christian Levrat ne confirme pas "en l'état".

"Nous tentons de gagner en temps et en efficacité dans nos services centraux et essayons de réduire nos coûts d'à peu près 10%. Il est impossible de vous dire à ce stade si cela va se traduire en emplois supprimés ou en processus de travail modifiés", en ayant par exemple davantage recours à l'intelligence artificielle, a-t-il expliqué sur le plateau du 19h30.

>> Le point sur le plan d'économies de La Poste dans le 19h30 :

La Poste entend poursuivre la réduction de ses dépenses pour absorber la diminution du volume de courriers
La Poste entend poursuivre la réduction de ses dépenses pour absorber la diminution du volume de courriers / 19h30 / 1 min. / le 5 novembre 2023

Les offices postaux doivent "s'adapter"

La baisse de l'activité postale a aussi des conséquences sur le nombre de bureaux de poste. L'an dernier, 32 ont fermé leurs portes. Pour limiter la casse, les autres trieront des envois plus chers: les lettres A et B coûteront 10 centimes de plus qu'aujourd'hui à partir du 1er janvier prochain, tandis que les colis Priority et Economy seront majorés de 1,50 franc.

>> Lire à ce sujet : Le tarif des lettres et des colis à nouveau en hausse l'an prochain

Sur cet aspect, Christian Levrat rappelle que La Poste s'est engagée à ne pas fermer d'autres offices postaux jusqu'à fin 2024. La baisse de 20% par année du trafic des paiements dans ses offices, pour la troisième année consécutive, qui provoque une réduction drastique de la fréquentation, nécessite toutefois de "s'adapter", a souligné le président. "Il faut peut-être rendre ces bureaux plus accueillants et recourir davantage à des formes d'automatisation et de numérisation pour en faire des endroits qui correspondent aux attentes de nos clients", a lancé l'ancien conseiller aux Etats et ex-président du Parti socialiste suisse.

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La Poste veut également être autorisée par le Parlement à livrer le courrier après 12h30 afin de centraliser les livraisons. "Nous essayons de regrouper des tournées qui se font aujourd'hui de manière dissociée. Là où nous distribuons les journaux, nous sommes contraints de le faire jusqu'à 12h30. Or, la plupart de nos clients souhaitent recevoir leur colis dans le courant de l'après-midi", a relevé Christian Levrat. Les parlementaires auront le dernier mot à ce sujet.

Sujet et interview TV: Charlotte Onfroy-Barrier et Jennifer Covo

Texte web: Isabel Ares avec ats

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