Publiée mercredi, la dernière enquête d'English Proficiency Index basée sur des tests d'anglais standards, menés dans le cadre de l'école de langues EF, situe la Suisse à la trentième place. Ce résultat nous place loin derrière les Pays-Bas, Singapour et l'Autriche, trio gagnant de ce palmarès. Même si l'honneur est sauf, car les Helvètes restent devant les Italiens et les Français.
Mais selon cette vaste enquête, les connaissances des Romands basculent carrément au niveau moyen. Sur le plan national, les cantons alémaniques affichent de meilleurs résultats en occupant les douze premières places. C'est donc à Bâle-Ville que l'on maîtrise le mieux la langue de Shakespeare. Et au plan romand, les cantons de Berne et de Neuchâtel occupent respectivement la douzième et la treizième place.
Notre apprentissage des langues nationales nous défavorise
L'une des explications de ce mauvais classement serait liée à notre apprentissage de plusieurs langues à l'école. La pandémie n'a également pas aidé et a eu un impact, en tout cas chez les 18-25 ans, dont le niveau d'anglais diminue. Pourtant, les jeunes regardent volontiers leurs films en version originale, mais visiblement cela ne suffit pas.
Contactés par la RTS, plusieurs enseignants affirment ne pas percevoir une baisse de niveau. Quand on leur parle de l'écart entre Romands et Alémaniques, ils l'expliquent par l'apprentissage de l'allemand qui est priorisé en Suisse romande, alors que bon nombre de cantons suisses allemands ont choisi de commencer par l'anglais.
Par ailleurs, à l'école, les Romands enchaînent assez rapidement avec l'apprentissage de l'anglais. Apprendre deux langues en parallèle pourrait expliquer cet écart.
Des écarts d'objectifs
Mais surtout, c'est à partir du secondaire II, notamment au niveau du gymnase, que les objectifs diffèrent. Pour les maturités, les Romands visent l'indépendance des élèves, avec le niveau B2, alors que du côté alémanique, c'est le niveau expérimenté C1 qui est recherché.
L'anglais reste déterminant pour rentrer dans certaines hautes écoles et universités, également dans notre pays. Par exemple, l'école hôtelière de Lausanne exige le niveau C1 et de plus en plus de facultés dispensent certains cours en anglais, spécifiquement à l'EPFL.
Pour trouver un emploi, la maîtrise des langues est valorisée. Une personne bilingue ou experte peut voir son salaire majoré de 15 à 20%.
Sujet radio: Dominique Choffat
Adaptation web: Miroslav Mares