Selon les relevés de Météosuisse, les premiers flocons arrivent de plus en plus tard et fondent de plus en plus vite. À Arosa, par exemple, la réduction de la couverture neigeuse hivernale commence aujourd'hui en moyenne un mois plus tôt qu’en 1990. De plus, le réchauffement des températures élève la limite pluie-neige, qui était située à 600 mètres il y a 50 ans, contre 850 mètres aujourd’hui. De quoi menacer plusieurs domaines skiables.
Si les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître comme elles le font aujourd’hui, la proportion des stations qui risquent de disparaître d’ici la fin du siècle est de 60%
La neige artificielle, qui a permis pendant des années de masquer le manque de neige, ne sauvera pas éternellement les domaines en difficultés. Car sa production demande de grandes quantités d’eau, et cette ressource se fera elle aussi de plus en plus rare à l’avenir.
Selon Hugues François, chercheur et spécialiste dans l’aménagement touristique de la montagne, les grandes institutions sportives qui organisent les compétitions de ski peinent à accepter ce déclin: "Elles font face à d’importants enjeux économiques, et échappent complètement au discours scientifique. Et pourtant, les grands événements sont extrêmement intenses en termes d’émissions de gaz à effet de serre et de contribution au phénomène du changement climatique".
Plusieurs professionnels ont décidé d’agir, comme le snowboardeur Mathieu Schaer, qui utilise son influence pour sensibiliser sur la thématique du réchauffement climatique et montrer que des solutions existent: "Il est par exemple possible de se rendre sur les pistes en train. On sait aujourd’hui que si on regarde l'impact CO2 de la pratique du ski en général, que ce soit pour un athlète professionnel ou pour une station de ski, il découle majoritairement des trajets en voiture et en avion".
Léa Bucher et toute l’équipe du Point J