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Le système des paiements directs aux agriculteurs est à revoir, selon un rapport

Un tracteur dans la campagne vaudoise. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
Un système des paiements directs aux agriculteurs à revoir / Le Journal horaire / 21 sec. / le 21 novembre 2023
Le système des paiements directs versés par la Confédération aux agriculteurs atteint ses limites, selon un rapport de l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG). Les objectifs environnementaux ne pourront pas être atteints uniquement par des incitations financières.

Les paiements directs représentent actuellement un volume financier de 2,8 milliards de francs par an. Introduits il y a 30 ans, ils sont avec la protection douanière l'un des principaux instruments de la politique agricole suisse, rappelle l'OFAG dans un communiqué publié mardi.

En 2014, la distinction entre les paiements directs généraux et les paiements directs écologiques a été supprimée. Les versements sont depuis axés plus clairement sur les objectifs de la politique agricole fixés dans la Constitution.

Les paiements directs ont fait leurs preuves, note en préambule l'OFAG. Parallèlement à la réduction des interventions sur le marché, ils ont créé les conditions d'une agriculture entrepreneuriale qui produit conformément aux besoins du marché.

Ils sont aussi permis de moins polluer l'environnement et de fournir davantage de prestations écologiques. Ils sont enfin devenus un soutien important au revenu des agriculteurs et agricultrices suisses.

Plus seulement l'agriculture

Mais ils atteignent de plus en plus leurs limites. Le système actuel, avec sept catégories de paiements liées à des prestations, est devenu très complexe en raison de la différenciation croissante des contributions.

Pour l'OFAG, il est clair que les objectifs dans le domaine de l'environnement ne peuvent pas être atteints seulement par des incitations financières et des mesures exclusivement axées sur l'agriculture. La future politique agricole intégrera dès 2030 toute la chaîne alimentaire, de la production à la distribution, selon les projets du Conseil fédéral.

La première étape de la stratégie agricole est déjà en route grâce aux mesures pour réduire l'impact des pesticides ainsi que les pertes d'éléments fertilisants.

Le Parlement a bouclé en juin dernier une mini-réforme de la politique agricole. La PA22+ avait été suspendue en 2020. La révision de loi désormais allégée reprend les recommandations que le Conseil fédéral avait faites dans son rapport publié en 2022. La nouvelle mouture ne contient pas d'exigences nouvelles en matière de biodiversité.

ats/ther

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Les produits agricoles suisses privilégiés

Le comportement d'achat de la population suisse est aussi au centre du rapport de l'OFAG. Les résultats d'une étude Demoscope montrent que les consommatrices et les consommateurs privilégient les produits agricoles suisses, en particulier pour les œufs (77%), le lait et les produits laitiers frais (65%), la viande et les pommes de terre (58% chacune).

Les personnes interrogées attachent de l’importance aux circuits de distribution courts et à la qualité élevée de ces produits. Elles veulent soutenir l'agriculture helvétique.

Un pays moins autosuffisant

Enfin, le rapport montre que le taux d'autosuffisance a fortement reculé en Suisse en 2021: le taux brut s'élevait ainsi à 52% et le taux net à 45%, soit les valeurs les plus basses depuis la révision du bilan alimentaire en 2007.

La faible production indigène de denrées alimentaires végétales, elle-même due aux très mauvaises conditions météorologiques en 2021,est principalement à l'origine de ce recul.