Ces trois dernières semaines, il est tombé sur la Suisse romande l'équivalent du tiers des précipitations annuelles. Beaucoup d'eau tombée en peu de temps, souligne mardi dans le 12h30 Claude Baehler, président du comité de Prométerre, l'association vaudoise de promotion des métiers de la terre.
Mais si des cours d'eau sont sortis de leur lit et que des inondations ont été observées par endroits, ces précipitations ont été, en règle générale, une bonne nouvelle pour l'agriculture. Et ce surtout au vu du manque d'or bleu dont souffrait la Suisse jusque-là, explique celui qui est également éleveur de vaches allaitantes.
Il insiste toutefois sur le fait que, au contraire de ce que l'on pourrait croire, cette eau tombée en abondance n'aura pas suffi à remplir complètement les nappes phréatiques, dont le niveau était particulièrement bas. "Il faut beaucoup de temps à l'eau pour descendre en profondeur et pour alimenter les nappes phréatiques", précise-t-il.
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Presque plus rien à récolter
Concernant les dégâts sur les cultures, Claude Baehler se veut rassurant, soulignant qu'ils restent limités. Il se réjouit que cet épisode pluvieux a eu lieu à une période l'année où il ne restait presque plus rien à récolter, mis à part peut-être le maïs grain, des betteraves sucrières et quelques pommes de terre. Et si ces dernières ne sont pas restées sous l'eau plus d'un jour, il reste optimiste. Pour le reste, qui représente une quantité plutôt négligeable, il n'y a aucune chance.
Du côté des semis mis en place cet automne (céréales, colza, ...) et qui ont été inondés, là aussi, il n'y a aucune chance. "Il faudra les replanter au printemps, dès l'instant où les sols seront un peu moins mouillés", poursuit-il.
Quid du bétail?
Et qu'en est-il du bétail dont les pâturages se sont trouvés inondés? "Ce n'est pas très dramatique pour la majorité des agriculteurs, car on est en fin de saison. C'est en principe la période où les bêtes rentrent à l'étable", répond le président de Prométerre, précisant qu'au niveau de leur bien-être, les animaux qui restent sous la pluie ne souffrent pas. A la fin de l'été, "leur poil devient plus dru, plus épais. Ils ont une protection contre les intempéries et le froid", rassure-t-il.
"Les dégâts sur l'agriculture restent donc limités", se réjouit-il. Le bilan sera à faire au cas par cas. "Je ne peux pas vous les chiffrer, mais pour les agriculteurs qui ont été touchés, ça représente peut-être la moitié ou les trois quarts de leur semis qui ont été détruits."
Propos recueillis par Blandine Levite
Adaptation web: Fabien Grenon