Martin Candinas occupe une semaine encore le bureau du président du Conseil national. Le centriste se prépare à plier bagage, après une "année intensive", lors de laquelle il a dû être présent dans toute la Suisse, représentations officielles obligent. Mais ce fut surtout un "énorme privilège", déclare-t-il lundi dans La Matinale en direct de Coire.
Lors de ces douze mois en tant que premier citoyen du pays, le Grison s'est engagé en faveur du romanche. Il était le premier président du Conseil national locuteur de cette langue depuis Martin Bundi, en poste il y a 37 ans.
"J'ai toujours essayé de montrer la présence du romanche", souligne Martin Candinas. "Que nous ne sommes pas du folklore et que ce n'est pas une langue artificielle, mais une langue vécue", ajoute-t-il.
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Présider avec ses mots
Il s'est donc exprimé dans cette langue pour ouvrir et clore les séances du Conseil national et donner la parole à ses collègues. Il a aussi défendu le romanche lorsqu'il se trouvait loin du pupitre. Par exemple lors de visites du Palais fédéral: "J'ai toujours dit que ce n'était pas écrit president en anglais sur le bureau, mais en romanche. Ce n'est pas de notre faute si on écrit président de la même façon dans les deux langues!", lance-t-il.
Pour lui, il faut lutter pour cette langue nationale. Il met en avant la nécessité de mettre en place des écoles bilingues et des échanges linguistiques. La digitalisation peut également être un atout pour l'apprentissage.
Un Grison locuteur du romanche, Jon Pult, figure d'ailleurs sur le ticket socialiste pour la succession d'Alain Berset au Conseil fédéral. Après une longue absence au gouvernement, la langue parlée par quelque 60'000 personnes sera-t-elle de nouveau représentée au gouvernement? "On verra", dit sobrement celui qui siège au Conseil national depuis 2011 et qui a été réélu le 22 octobre.
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Inciter à la participation
Martin Candinas n'a pas seulement œuvré à la défense de cette minorité linguistique durant son mandat. Il a aussi organisé une session parlementaire spéciale pour une autre minorité: les personnes en situation de handicap. Selon l'élu centriste, l'événement, qui s'est tenu en mars, devait motiver ces personnes à s'engager en politique et à se porter candidates lors des élections.
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A ses yeux, l'opération a porté ses fruits: "Dans la nouvelle législature, trois personnes sont en chaise roulante", se félicite-t-il, relevant par ailleurs une augmentation du nombre de candidatures chez les personnes en situation de handicap lors des dernières fédérales. "Le Parlement suisse doit être une image de la société du pays", plaide-t-il également.
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Propos recueillis par Delphine Gendre
Texte web: Antoine Michel