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La Suisse dispose de terres agricoles en suffisance pour faire face à une pénurie

Un tracteur dans la campagne vaudoise. [Keystone - Jean-Christophe Bott]
La Confédération publie un rapport sur les surfaces agricoles disponibles en cas de pénurie grave / Le 12h30 / 1 min. / le 28 novembre 2023
La Suisse dispose de suffisamment de bonnes terres agricoles pour garantir sa sécurité alimentaire en cas de pénurie. Mais les surfaces d'assolement sont sous pression, avertit mardi l'Office fédéral du développement territorial (ARE).

Les surfaces d'assolement garanties (SDA) représentent 445'680 hectares pour l'ensemble de la Suisse. Ces terres, qui présentent le potentiel de rendement agricole le plus important, doivent garantir l'autosuffisance en cas de pénurie grave. Elles représentent environ 31% de l'ensemble de la surface agricole totale de la Suisse.

Selon la première statistique officielle publiée à ce sujet, la Suisse respecte la surface minimale imposée, écrit l'ARE. Le plan sectoriel des surfaces d'assolement, actualisé en 2020, fixe à 438'460 hectares la surface minimale que la Suisse doit garantir.

Quatre produits de base

La surface minimale de SDA fixée dans le plan sectoriel se base sur les besoins caloriques quotidiens d'une personne. En cas de pénurie grave, ce besoin doit être couvert par quatre types de cultures: la pomme de terre, le blé, le colza et la betterave sucrière. Selon le plan sectoriel, la Suisse est le seul pays à protéger ses surfaces d'assolement de la sorte.

Ces surfaces, qu'elles soient déjà cultivées ou pas, doivent pouvoir être rapidement disponibles pour des cultures et présenter un rendement après une année. Elles ne peuvent donc pas être couvertes de constructions ni imperméabilisées.

Le risque de pénurie existe bel et bien, selon Bernard Belk, le sous-directeur à l’Office fédéral de l’agriculture: "Nous produisons actuellement plus ou moins 50% de notre alimentation. Donc, si d’un coup les frontières devaient fermer, pour une raison X ou Y, on aurait certainement une pénurie grave", explique-t-il mardi dans le 12h30, évoquant aussi la possibilité d'un grave catastrophe naturelle qui amplifierait le phénomène.

Les surfaces agricoles sous pression

Il est du ressort des cantons de préserver ces surfaces utiles en cas de crise. Le plan sectoriel SDA leur impose un certain contingent, en tenant compte des différences topographiques et climatiques entre les cantons. Les chiffres montrent que tous respectent actuellement les exigences, même si c'est dans la plupart des cas de peu, précise l'ARE.

Ces surfaces sont toutefois sous pression. La société a besoin de toujours plus d'espace pour le logement, les loisirs, la mobilité et la production d'énergie. Ces dernières décennies, les terres agricoles, y compris les SDA, ont été tout particulièrement concernées, poursuit l'office fédéral.

Les SDA qui ne peuvent être préservées doivent être compensées dans la mesure du possible. Le plan sectoriel prévoit ainsi que les surfaces d'assolement utilisées dans le cadre de projets fédéraux doivent être entièrement compensées.

Les pressions exercées sur les surfaces d'assolement en raison de la croissance démographique et économique pourraient encore s'intensifier à l'avenir. La Confédération et les cantons doivent donc les préserver à long terme, alerte encore l'ARE. La prochaine statistique fera le point en 2027.

ats/ami

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Un tiers sur le Plateau

Ces surfaces d'assolement garanties, qui couvrent 11% de la surface du pays, sont réparties entre tous les cantons et 90% des communes. Rapporté à la population, leur total représente une superficie disponible de 506 m2 par habitant.

Environ un tiers des terres du Plateau sont des SDA. Le Jura suit avec 15%; 70% se situent à moins de 700 m d'altitude. La moitié de ces surfaces se trouvent par ailleurs dans des communes périurbaines, 32% dans des communes rurales et 18% dans des villes.