Alain Berset "touché" par des critiques de la communauté juive de Suisse
Alors que les associations juives de Suisse reprochent depuis plusieurs jours à Alain Berset de ne pas avoir pris la parole assez fermement pour condamner la montée de l'antisémitisme, le président de la Confédération répond pour la première fois à leurs critiques, se disant "très surpris" et "touché".
"Pour nous, qui ne sommes pas seulement juifs et juives, mais aussi Suisses et Suissesses, il aurait été important d'obtenir également le soutien public du président de la Confédération". Ces mots sont ceux du président de la Fédération suisse des communautés israélites Ralph Lewin, qui a écrit à Alain Berset.
Dans sa lettre, relayée dimanche par la presse alémanique, il se dit déçu de son silence face à l'augmentation des actes antisémites ces dernières semaines.
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Dans un premier temps, Alain Berset n'a pas réagi à ces critiques. Mais finalement, le Département fédéral de l'intérieur (DFI) a tenu à préciser dimanche soir: "Le président fédéral Berset a publiquement condamné à plusieurs reprises les attaques terroristes du Hamas depuis le 7 octobre. Il a également fermement condamné à plusieurs reprises la montée de l’antisémitisme et du racisme."
Des condamnations à plusieurs reprises
Et le Département d'énumérer les nombreuses occasions aux cours desquelles le président de la Confédération a condamné les attentats, exprimé sa solidarité au peuple israélien, exhorté à lutter contre l'antisémitisme, notamment par des sensibilisations dans les lieux de formation, et condamné la montée du racisme et de l'antisémitisme.
Interrogé à ce sujet dans l'émission Helvetica, diffusée samedi prochain, Alain Berset se dit "très très surpris et très touché par ces reproches", qu'il trouve "peu fondés". Pour le Fribourgeois, cette montée de discussions à relents antisémites est "insupportable".
Une montée de discussions à relents antisémites, pour moi c'est insupportable.
"C'est insupportable quand on connaît l'Histoire de notre continent, il n'y a rien à tolérer là-dedans et je l'ai dénoncé clairement à chacune de mes interventions, dans des conférences, dans les interviews, en Suisse et à l'étranger. J'ai même incité les cantons à se retrouver pour parler de la lutte contre l'antisémitisme à l'école", a encore déclaré le Fribourgeois.
Une voix à la valeur hautement symbolique
Contactée, la Fédération suisse des communautés israélites n'a pas souhaité réagir. Mais pour la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD), la voix d'un président a une valeur hautement symbolique, comme l'a expliqué dans le 19h30 son secrétaire général Johanne Gurfinkiel: "Elle marque et elle pose très clairement à la fois un message de solidarité, de soutien et de fermeté, qui engage l'ensemble de l'Etat."
Depuis le 7 octobre, la CICAD a recensé 250 actes antisémites, rien qu'en Suisse romande.
Sujet TV: Valérie Gillioz
Adaptation web: lan
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